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Grève des taxis ce lundi : voici les raisons de leur colère

Pour Rachid Boudjema, président de l'Union nationale des taxis, il s'agit d'une «deuxième ubérisation de la profession». [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Ce lundi 11 décembre, les chauffeurs de taxis manifestent à l'échelle nationale contre l'idée d'un covoiturage sanitaire obligatoire, adoptée dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale.

«Pour nous, un patient souffre. Pour le gouvernement, un patient coûte». Ce lundi 11 décembre, les taxis sont mobilisés au niveau national pour protester contre une mesure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, définitivement adopté après un nouveau recours au 49.3 et le rejet d'une motion de censure. Ils dénoncent l'article 30, qui impose le covoiturage sanitaire.

Ce matin, plusieurs opérations escargot ont été organisées partout en France, et notamment sur plusieurs axes de l'Ile-de-France. D'après les données de Sytadin, la circulation a été ralentie sur l'A13, l'A4, l'A86 et l'A1. Les mêmes ralentissements ont été observés à Marseille, Lyon et Toulouse.

Les chauffeurs de taxi s'opposent à la réforme du système de transport sanitaire formulée dans l'article 30 de la loi de financement de la Sécurité sociale, selon lequel les patients qui refuseront une offre de transport sanitaire (véhicule sanitaire léger ou taxi conventionné) partagée avec un autre patient, sans raison médicale valable, devront faire l'avance de frais. Ils ne seront alors remboursés que sur la base du prix d'un transport partagé.

Le texte impose aux taxis de proposer systématiquement le covoiturage aux patients, ce que les intéressés désapprouvent. Pour Rachid Boudjema, président de l'Union nationale des taxis, il s'agit d'une «deuxième ubérisation de la profession» au profit des géants du sanitaire, notamment «les grosses structures d'ambulanciers». Cette loi «construite en catimini» va selon lui «rendre plus rentable» ces entreprises, «au détriment des petits artisans taxis».

Auprès de radio Maritima, le 7 décembre dernier, Rachid Boudjema a par ailleurs regretté que cet article oblige les patients à «accepter d'être entassés dans des véhicules au nom des économies et soi-disant de l'écologie». Il estime que le malade est privé du «libre choix» de son transporteur et fustige la création de «charters médicaux». «Même si la consultation est à 11h, on passera vous prendre à 7h et ensuite vous attendrez sur place».

Ce lundi, la mobilisation des taxis doit se poursuivre au cours de la journée, notamment dans les Bouches-du-Rhône, où des manifestations sont prévues devant les caisses primaires d'assurance maladie et les préfectures de région. Rachid Boudjema a prévenu que cette première journée «en appellera d'autres» si la profession estime ne pas avoir été entendue.

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