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Hanouka à l'Elysée : Emmanuel Macron évoque une cérémonie «dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde»

Alors que la situation de guerre au Proche-Orient ne faiblit pas, Gérald Darmanin avait réclamé une «vigilance extrême» aux préfets de police pour cette fête juive de Hanouka.[Ludovic MARIN / AFP]

Critiqué pour avoir célébré la fête juive de Hanouka depuis l'Élysée au détriment du principe de laïcité, Emmanuel Macron s'est justifié, ce vendredi, en évoquant une cérémonie «dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde».

Alors qu'une vidéo partagée sur les réseaux sociaux jeudi soir montre le grand rabbin de France, Haïm Korsia, allumer la première bougie de la fête traditionnelle juive à l’Élysée, sous le regard d’Emmanuel Macron, le président du Crif a qualifié cette initiative d'«erreur», et estimé que ce n'était «pas la place de l'Élysée». Une accusation à laquelle le président a répondu en estimant qu'il s'agissait d'une cérémonie «dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde».

«Effectivement ce n'est pas la place au sein de l'Elysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux», a estimé Yonathan Arfi au micro de Sud Radio. «Je pense que c'est effectivement quelque chose qui à mon avis n'a pas vocation à se reproduire», a-t-il poursuivi. Selon lui, «les Français juifs ont toujours considéré la laïcité comme une loi de protection et une loi de liberté. Et tout ce qui affaiblit la laïcité affaiblit les juifs de France».

De son côté, Emmanuel Macron a affirmé ne pas regretter «du tout» la célébration à l'Elysée du début de la fête juive de Hanouka. «Si le président de la République s'était prêté à un geste cultuel, ou avait participé à une cérémonie, ce ne serait pas respectueux de la laïcité. Mais ça ne s'est pas passé» ainsi, a fait valoir le président. Plaidant, dans un contexte de montée de l'antisémitisme, pour «donner de la confiance» à «nos compatriotes de confession juive», le chef de l'Etat a également plaidé pour «du bon sens et de la bienveillance».

Les oppositions pointent le non-respect du principe de laïcité

Pourtant, depuis cette vidéo, les réactions en provenance de tous les bords politiques se multiplient, pointant du doigt le non-respect du principe de laïcité à deux jours du 118e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905. «Aucun élu de la République ne devrait participer, comme toute manifestation religieuse», a avancé le secrétaire national à la laïcité du Parti socialiste Jérôme Guedj. «Ce soir, le Palais de l’Élysée est devenu un lieu de culte. Et dimanche matin, la messe en latin ?», s’est aussi insurgé le député LFI du Nord Adrien Quatennens. «Une faute politique impardonnable», a pour sa part tancé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard. 

Du côté du Rassemblement national, le député Laurent Jacobelli, a dit comprendre que cette scène «puisse étonner», et rappelé qu'«en ne participant pas à la marche contre l’antisémitisme, Emmanuel Macron a envoyé un signe trouble à nos compatriotes de confession juive». «Peut-être qu’il veut contrecarrer cette image qu’il a pu donner à nos compatriotes juifs ?», a-t-il estimé. «Macron a méprisé nos compatriotes juifs et en même temps notre laïcité. Ce président n’aura donc jamais compris la France», a ajouté le porte-parole du RN Julien Odoul sur X.

Gérald Darmanin au secours d'Emmanuel Macron

«La laïcité n’est pas la négation des religions. Il faut faire en sorte que toutes les religions puissent cohabiter», a tenté de justifier au micro de franceinfo ce vendredi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. «J’ai toujours pensé que les religions pouvaient exprimer leur conviction tant qu’elle ne gêne pas celle des autres et tant que cela ne se transforme pas en idéologie politique», a-t-il ajouté. Selon lui, Emmanuel Macron reste «un défenseur des religions». «Je trouve ça tout à fait normal qu’il se mette aux côtés des compatriotes juifs», a appuyé le ministre de l’Intérieur.

Alors que la situation de guerre au Proche-Orient ne faiblit pas, Gérald Darmanin avait réclamé une «vigilance extrême» aux préfets de police pour cette fête juive de Hanouka. «Le niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser sur notre pays, ainsi que la persistance des tensions au plan international, en particulier dans le cadre du conflit israélo-palestinien, exigent le maintien d’une extrême vigilance», avait écrit le ministre de l’Intérieur.

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