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Trafic d'êtres humains : des employés forcés de vendre leurs organes en Birmanie, selon une organisation

Photo d'illustration. Des personnes accusées de traite d’êtres humains après leur procès à Rangoun (Birmanie), en octobre 2016. [ROMEO GACAD / AFP]

Une organisation caritative active au Vietnam a dénoncé jeudi un trafic d’êtres humains en Birmanie. Les victimes, retenues contre leur volonté sont obligées de travailler dans des centres d'escroqueries en ligne et vendre leurs organes si elles n'atteignent pas les objectifs fixés.

C’est un trafic dramatique et de grande ampleur que l’organisation vietnamienne Blue Dragon vient de dénoncer. Des individus, victimes d'un trafic d'êtres humains sont forcés par des gangs organisés à travailler dans des centres d'escroqueries en ligne et de vendre leurs organes en Birmanie s’ils ne remplissent pas leurs objectifs.

Au moins 120.000 personnes sont retenues dans des centres spécialisés dans ce pays d'Asie du Sud-Est et obligées de travailler pour escroquer leurs compatriotes, selon le Bureau des droits de l'homme de l'ONU.

Les personnes ainsi retenues, originaires de Chine, du Vietnam et d'autres pays, se voient intimer l'ordre de viser leurs compatriotes pour engager une relation avant de les persuader de mettre leur argent sur de fausses plates-formes d'investissement et autres stratagèmes.

Un Vietnamien âgé de 36 ans avait dû vendre un rein 

Selon l'organisation caritative Blue Dragon, qui vient en aide au Vietnam aux victimes de ce trafic, les gangs spécialisés dans ces escroqueries fixent des quotas pour les quantités d'argent que chaque travailleur doit soustraire aux victimes. Si ces objectifs ne sont pas remplis, les travailleurs subissent des sévices et, depuis plus récemment, des ablations d'organes. «Les trafiquants se sont mis à prendre des organes de leurs victimes, des reins par exemple, si elles n'avaient pas suffisamment travaillé», explique Michael Brosowski, fondateur de Blue Dragon.

L'organisation a secouru en août un Vietnamien âgé de 36 ans en Birmanie où il s'était vu obligé travailler pour un faux site de casino et avait dû vendre un rein. «Beaucoup de victimes en Birmanie ont vécu ce type d'exploitation», dit Caitlin Wyndham, responsable de la recherche et l'apprentissage chez Blue Dragon.

Les victimes de trafic d'êtres humains en Birmanie se sont retrouvées prises au piège dans les combats qui ont éclaté dans l'Etat Shan (Nord) après le lancement le mois dernier d'une offensive par des groupes armés de minorités ethniques contre la junte militaire.

Selon M.Brosowski, beaucoup de victimes vietnamiennes ont été libérées, mais sans pouvoir rentrer chez elles et sans nulle part où aller. Cela a entraîné la «formation de ce qui ressemble à des camps de réfugiés», dit-il, «ils essaient juste d'échapper à la violence».

Selon le ministère vietnamien des Affaires étrangères qui essaie de les rapatrier, quelque 700 Vietnamiens sont piégés en Birmanie. Il y aurait également au Cambodge quelque 100.000 personnes retenues dans de tels centres d'escroqueries, selon les estimations. Blue Dragon explique que ces centres se sont répandus jusque sur certaines îles de l'océan Pacifique.

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