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VIH : 69% des Franciliens ne connaissent pas le traitement préventif PrEP, la mairie de Paris lance une nouvelle campagne d'information d'ampleur

Les tests de dépistage du sida sont disponibles dans les Centres de dépistage gratuits, en pharmacie sous forme d'autotests, ou encore auprès des associations, rappelle Paris sans sida. [Jody AMIET / AFP]

La Ville de Paris a dévoilé ce mardi 21 novembre sa nouvelle campagne contre le VIH, ainsi qu'un sondage Ifop qui démontre que les Franciliens méconnaissent la PrEP (prophylaxie pré-exposition), un traitement préventif qui permet d'avoir des rapports sexuels sans risques d'être infecté par le virus du sida.

Sensibiliser, accompagner et protéger. A dix jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la Ville de Paris a annoncé ce mardi 21 novembre sa nouvelle campagne de prévention concernant le VIH, avec l'objectif d'un «Paris sans sida» en 2030. En France, 180.000 personnes sont séropositives, et environ 5.000 découvertes de séropositivité sont constatées chaque année. 

Portée par l'adjointe à la Maire de Paris en charge de toutes les questions relatives à la santé publique Anne-Claire Boux, et Christophe Martet, président de Vers Paris sans sida, cette nouvelle campagne se déclinera, dès le 29 novembre prochain, sur des affiches grand public disséminées dans la capitale.

Le Département de Seine-Saint-Denis ainsi que la CPAM (Caisse d'assurance maladie) de Paris et de Seine-Saint-Denis sont également associées à l'action. Les visuels seront aussi déployés dans le métro ou encore dans des lieux communautaires et de convivialité pour les publics afrodescendants, tels que les salons de coiffure Afro. 

«30% des nouvelles contaminations au VIH concernent des femmes, et 70% d'entre-elles sont nées en Afrique subsaharienne», souligne Victoria Manda, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis, présente à l'Hôtel de Ville ce mardi. «Il est important pour ces femmes d'échanger avec d'autres femmes de leur communauté sur ces sujets, et de susciter chez elles l'envie d'utiliser la PrEP comme moyen de protection», a déclaré Caroline Andoum, directrice de l'association «Bamesso et ses amis», qui réalise des missions de prévention auprès des populations afrodescentantes et caribéennes. 

Le recours a la Prep, un enjeu majeur 

Autorisée en France depuis 2016, et pouvant être prescrite par les médecins généralistes depuis 2018, la PrEP (prophylaxie pré-exposition) est un médicament intégralement remboursé par la Sécurité sociale permettant à un individu de ne pas être infecté par le VIH en cas de rapports sexuels avec une personne séropositive, que ces rapports soient protégés ou non. 

France Lert, épidémiologiste et présidente d'honneur de Vers Paris sans sida a d'ailleurs rappelé ce mardi que «97% des personnes séropositives étaient également prises en charge par la PrEP». Parmi les affiches de sensibilisations de cette nouvelle campagne figure un visuel sur le recours à la PrEP, qui peut aussi bien être utilisé en continu, ou de manière plus occasionnelle uniquement pour les hommes cisgenres, selon leur mode de vie. Le médicament sera alors pris deux heures avant un rapport sexuel, puis vingt-quatre à quarante-huit heures après celui-ci dans ce cas. 

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«Grâce à la PrEP, on peut avoir une vie sexuelle libérée du VIH», met en avant l'une des affiches sur fond bleu. «Il faut rendre la PrEP accessible à tous, surtout qu'on approche de 100% d'efficacité lorsque la prise est effectuée de la bonne manière», a défendu l'infectiologue Thomas Huleux, Vice-président de la SFLS, chef du bureau maladies infectieuses du Département de la Seine-Saint-Denis, présent ce mardi matin à l'Hôtel de Ville lors de l'annonce de la campagne de sensibilisation et du dévoilement du sondage Ifop. 

Un travail sur le terrain 

Ce sondage Ifop sur les Franciliens, le sida et les traitements préventifs rendu public ce mardi 21 novembre traduit la nécessité de cette campagne de sensibilisation. Ainsi, sur les 1.005 personnes intérrogées, 53% d'entre-elles pensent qu'une personne séropositive qui prend son traitement peut transmettre le VIH lors de rapports sexuels. Ce chiffre monte même à 62% parmi les résidents parisiens. 

Plus spécifiquement, 69% des Franciliens ne connaissent pas la PrEP, et parmi les 31% qui disent connaître ce traitement préventif, seulement 12% d'entre eux voient précisément de quoi il s'agit. 

Si ces chiffres amènent les médecins, pouvoirs publics et associations, à insister sur l'importance de la prévention auprès du grand public, la question du dépistage reste également cruciale. Paris sans sida rappelle d'ailleurs que les tests sont disponibles dans les «CeGIDD», les Centres de dépistage gratuits, en pharmacie sous forme d'autotests, ou encore auprès des associations. 

Quarante ans après l'identification du VIH par l'institut Pasteur, le travail de sensibilisation sur «le terrain reste primordial, et est assuré en continu par tous les acteurs», a assuré Anne-Claire Boux à CNEWS ce mardi. «Il faut accentuer le dépistage notamment dans l'espace public», a-t-elle poursuivi, alors qu'on estime à environ 24.000 personnes le nombre d'individus ignorant leur séropositivité en France. 

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