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Le chantier de l'autoroute A69 reprend «dès ce lundi», selon le gouvernement

Plusieurs manifestations ont été organisées pour protester contre l'A69. Un nouveau week-end de mobilisation, prévu les 21 et 22 octobre, a d'ailleurs été annoncé par les opposants au projet. [Lionel BONAVENTURE / AFP]

Ce lundi 16 octobre, le gouvernement a assuré que le chantier de l'autoroute A69 ira «jusqu'à son terme». Le projet fait l'objet de vives oppositions, notamment de la part de militants écologistes.

Malgré plusieurs recours en justice engagés contre ce chantier, le gouvernement s'est dit ce lundi décidé à mener le projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres «jusqu'à son terme». La construction de cette route de 53 km rencontre notamment l'opposition farouche des écologistes, qui dénoncent une perte de terres agricoles et de biodiversité.

Le fondateur du Groupe national de surveillance des arbres, Thomas Brail, avait notamment entamé une grève de la faim le 31 août dernier pour protester contre ce projet d'autoroute. Lundi 9 octobre, il avait surenchéri avec une grève de la soif alors qu'il était déjà très affaibli, puis avait interrompu son action à l'annonce de la tenue d'une réunion vendredi à Castres sur le sort de l'A69.

Une rencontre lors de laquelle «une très large majorité des élus locaux, représentants légitimes du territoire dans notre démocratie, a réaffirmé sans ambiguïté son soutien à l'autoroute», d'après le communiqué publié ce lundi par le ministère chargé des Transports. Un soutien sur lequel le gouvernement s'appuie pour reprendre le chantier «dès ce lundi».

«Un dialogue approfondi a été mené. Le soutien des élus de la République a été réaffirmé. Il faut donc avancer. J'appelle chacun à la responsabilité et au respect des décisions démocratiques et juridiques. Force restera à la loi et à l'Etat de droit», a tranché le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, cité dans le communiqué.

Le gouvernement insiste sur le fait que ce chantier «a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge». «Tous les contentieux intentés contre le projet et, récemment encore, une demande de suspension des travaux» ont été écartés, fait-il valoir. «Tous les recours suspensifs ont été jugés et rejetés».

Le projet contesté par des scientifiques du Giec

Localement, le président PS du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, a jugé que cette autoroute, qui réduirait à environ une heure au lieu de 1h20 le trajet Castres-Toulouse, est «une absolue nécessité». Elle constitue selon lui un facteur de «désenclavement» du bassin de population de Castres-Mazamet.

Mais le projet est contesté par un collectif de 1.500 scientifiques, dont des experts du Giec, qui regroupe les spécialistes du climat de l'ONU. Tous ont signé une tribune parue dans l'Obs qui désigne l'A69 comme «un de ces projets auxquels il faut renoncer». Les opposants à cette portion d'autoroute ont d'ailleurs appelé à un week-end de mobilisation les 21 et 22 octobre prochains, sans en préciser le lieu exact.

Le gouvernement s'est défendu ce lundi en rappelant qu'«une amélioration des mesures d'accompagnement environnementales a encore été effectuée cet été». Elle a notamment permis d'augmenter le nombre de replantations d'arbres, en réduisant dans le même temps la surface artificialisée.

Le ministère des Transports a en outre souligné les travaux engagés pour «mettre en place de nouveaux services de mobilités décarbonées, comme le projet d'autocars express annoncé par la région ou le projet de voie cyclable souhaité par les associations». Ces initiatives «se poursuivront» et «toutes les associations qui le souhaitent pourront y prendre part», a promis l'exécutif.

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