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Rétractation de Ziad Takieddine : mis en examen, Nicolas Sarkozy veut «défendre son honneur»

Nicolas Sarkozy était entendu, ce vendredi, par les magistrats financiers chargés de l’information judiciaire ouverte en mai 2021. [FRANCK FIFE / AFP]

Entendu ce vendredi 6 octobre par les magistrats financiers chargés de l’information judiciaire ouverte en mai 2021 après la rétractation de l’intermédiaire Ziad Takieddine, l’ex-chef de l’État, Nicolas Sarkozy, a été mis en examen. Il veut «défendre son honneur».

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été doublement mis en examen ce vendredi 6 octobre dans l'enquête sur des manœuvres frauduleuses pour le disculper des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, a appris l'AFP de source judiciaire.

D'après cette source, il a été mis en examen pour recel de subornation de témoin, concernant la rétractation de l'intermédiaire Ziad Takieddine de ses accusations contre lui fin 2020, et participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l'infraction d'escroquerie au jugement en bande organisée

Réagissant à cette décision, les avocats de l'ex-président de la République Mes Jean-Michel Darrois et Christophe Ingrain, ont fait savoir, dans un communiqué transmis à l'AFP, que «Nicolas Sarkozy est fermement décidé à faire valoir ses droits, établir la vérité et défendre son honneur».

La mise en examen de Nicolas Sarkozy ouvre la voie à un possible nouveau procès pour la figure de proue de la droite française. Elle a été prise au terme d'une trentaine d'heures d'interrogatoire au total sur trois jours et demi, menées par deux magistrats financiers chargés de cette information judiciaire ouverte en mai 2021 sur cette opération, appelée «Sauver Sarkozy» par l'un des mis en cause.

Par cette mise en examen, les juges signifient qu'ils estiment disposer de suffisamment d'indices graves ou concordants quant à sa participation aux manœuvres élaborées par au moins neuf autres protagonistes impliqués à des degrés et moments divers, possiblement en leur donnant son aval. 

Parmi les mis en cause, la reine des paparazzis Mimi Marchand, l'intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, le puissant chef d'entreprise David Layani, etc. Les poursuites contre le financier Pierre Reynaud, mort en mai, sont éteintes.

La première étape de l'opération aurait d'abord consisté à obtenir la rétractation des accusations contre Nicolas Sarkozy du sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, fin 2020 en échange d'une possible rémunération. 

Puis, au premier semestre 2021, certains des mis en cause auraient tenté d'obtenir une preuve que le retentissant document libyen publié dans l'entre-deux-tours de la présidentielle 2012 par Mediapart et évoquant un financement à hauteur de 50 millions d'euros était un faux.

D'après la source judiciaire, l’ex-chef de l’État a par ailleurs été placé sous statut de témoin assisté pour l'infraction de participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l'infraction de corruption active de personnel judiciaire étranger au Liban.

Certains protagonistes de cette opération sont en effet soupçonnés d'avoir tenté de corrompre des magistrats libanais pour qu'ils libèrent un fils Kadhafi détenu dans ce pays, afin que la famille du défunt dictateur libyen facilite la mise hors de cause de Nicolas Sarkozy.

Pour les enquêteurs, selon un chiffrage récemment établi, au moins 608.000 euros auraient pu être utilisés pour l'ensemble de l'opération, dont les protagonistes contestent la teneur frauduleuse.

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