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Pédocriminalité dans l'Eglise : les commissions de réparation ont reçu un peu plus de 2.000 demandes

Née après le rapport Sauvé, l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) a reçu à elle seule 1.285 demandes. [LOIC VENANCE / AFP]

Deux commissions sont chargées d'accompagner et d'indemniser les victimes de la pédocriminalité dans l'Eglise, révélées en 2021 par le rapport Sauvé. Pour l'heure, plus de 2.000 demandes de réparation ont été reçues.

Il y a deux ans, le rapport Sauvé révélait des chiffres chocs, estimant à environ 330.000 le nombre de personnes ayant été victimes de pédocriminalité au sein de l'Eglise depuis 1950. Au 1er octobre 2023, plus de 2.000 victimes se sont adressées aux deux commissions mises en place pour apporter réparation.

La première, la Commission reconnaissance et réparation (CRR), accompagne les victimes de violences sexuelles dans des congrégations catholiques. Elle a été contactée par 782 personnes au 1er octobre, dont 178 en 2023. Selon la déléguée générale, Anne de Richecour, 604 autres avaient fait la démarche en 2022.

Après un accompagnement de six mois, la CRR a émis 299 recommandations ouvrant la voie à une réparation financière, pour un montant total de 36.200 euros.

L'autre commission, l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), s'adresse aux victimes de prêtres ou laïcs dans les diocèses, établissements ou mouvements de jeunesse catholiques. Née après le rapport Sauvé, elle a, au 1er octobre, reçu 1.285 demandes.

L'Inirr a précisé que ces dernières émanaient à 67% d'hommes dont l'âge moyen est de 63 ans. L'instance a rendu 421 décisions au total «dont 408 avec un volet financier». Le montant moyen des réparations est similaire à celui renseigné par la CCR, à 36.000 euros.

Des victimes «à l'écart»

Si l'Inirr a reçu un afflux important de demandes au début, aujourd'hui, elle «accompagne [...] plus de personnes qu'il n'y a de personnes en attente», assure sa présidente, Marie Derain de Vaucresson. Désormais, le défi est de «s'assurer que tous ceux qui veulent entrer dans une démarche de réparation connaissent notre existence», a-t-elle ajouté.

Ce mercredi 4 octobre, le collectif de victimes Parler et Revivre a toutefois déploré que «la quasi-totalité des victimes (99,5%) restent à l'écart de ces dispositifs de réparation, notamment par «manque criant d'information» ou «de confiance».

Dans un communiqué, l'association a réclamé «une campagne de communication forte et ciblée sur l'existence des commissions Inirr et CRR» ainsi que la prolongation de leur activité «au-delà de leur premier mandat de trois ans, après 2024».

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