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Attentat de Magnanville : sept ans après l'horreur, le procès s'est ouvert ce lundi

Mohamed Lamine Aberouz comparaît ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. Il est soupçonné d'avoir été présent lorsque, le 13 juin 2016, le jihadiste Larossi Abballa a assassiné le couple de policiers Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider à leur domicile de Magnanville (Yvelines), sous les yeux de leur fils.

Sept ans après un crime effroyable, vient l'heure du procès. Mohamed Lamine Aberouz comparaît depuis ce lundi 25 septembre, jusqu'au 10 octobre, devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Le Franco-Marocain de 30 ans est soupçonné d'avoir été présent, le 13 juin 2016, lors du double assassinat perpétré par son ami Larossi Abballa.  

Acquis à la cause de Daesh, Larossi Abballa, 25 ans, assassin de Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant adjoint du commissariat des Mureaux et de sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif au commissariat de Mantes-la-Jolie, avait été tué dans l'assaut du Raid, le 13 juin 2016. Il avait auparavant revendiqué l'attaque au nom du groupe islamiste en direct sur les réseaux sociaux.

«Endoctrinement idéologique»

Trois hommes avaient été mis en examen après cet attentat qui a durablement choqué la police mais, au terme de l'instruction, un seul comparaîtra dans le box des accusés.

Mohamed Lamine Aberouz, 30 ans, est poursuivi pour «complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique», «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et «complicité de séquestration» en relation avec une entreprise terroriste. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Pour l'accusation, c'est lui qui a «désigné» à Larossi Abballa le couple de policiers «comme cible de l'attentat».

Mohamed Lamine Aberouz «s'est rendu avec (Larossi Abballa) au domicile des victimes le soir des faits, en se connectant sur place sur l'ordinateur des victimes afin de visionner des photographies de Jean-Baptiste Salvaing, permettant ainsi à Larossi Abballa d'identifier immédiatement l'intéressé pour passer à l'acte à son encontre, avant même qu'il n'ait eu le temps de réintégrer son domicile», devant sa porte, affirme le dossier d'accusation.

L'accusation soutient également que l'accusé a participé «à l'endoctrinement idéologique» de Larossi Abballa. Mis en examen le 11 décembre 2017 et placé en détention provisoire, à l'isolement, Mohamed Lamine Aberouz, ami d'enfance de Larossi Abballa, clame son innocence, assurant s'être rendu dans une salle de prière le soir de l'attentat.

L'ADN de Mohamed Aberouz a pourtant été trouvé sur le repose-poignet de l'ordinateur du couple, utilisé pour la revendication. Des expertises, rejetées par la défense, ont jugé «peu convaincante» l'hypothèse avancée d'un «transfert» d'ADN car il aurait «serré la main» d'Abballa quelques jours auparavant.

«Loup solitaire»

Le soir de l'attentat, Larossi Abballa avait effectué un Facebook Live, en direct de la maison des policiers, juste après les assassinats. «Je viens de tuer un policier et je viens de tuer sa femme et derrière moi il y a le petit. Je ne sais pas ce que je vais faire de lui encore», déclarait-il.

L’enfant de 3 ans, témoin de l'assassinat de sa mère dans le pavillon, avait finalement été retrouvé sain et sauf après l’intervention du Raid, à minuit. Daesh avait revendiqué l'attentat dès la nuit du 13 au 14 juin qualifiant Abballa de «combattant et «soldat du califat».

En dehors des traces ADN de Mohamed Lamine Aberouz sur le repose-poignet de l’ordinateur aucune autre preuve tangible de sa présence sur les lieux n’a pu être établie, font valoir ses avocats, Vincent Brengarth et Nino Arnaud. «Le seul coupable de l'assassinat» des deux policiers c'est Larossi Abballa, qualifié de «loup solitaire», soutiennent les avocats de l'accusé. Ils rappellent qu'Abballa faisait l'objet d'une fiche S et avait déjà été condamné en 2013 pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes».

Larossi Abballa n'avait pas besoin de Mohamed Lamine Aberouz pour passer à l'acte même si, ont reconnu ses avocats, leur client a «un profil difficile», «se revendiquant comme ayant une pratique extrêmement orthodoxe de sa religion». L'accusation affirme que Mohamed Lamine Aberouz a pu s'échapper de la maison des policiers «avant l'intervention des forces de l'ordre». Ses conseils soulignent quant à eux qu'il n'existe «aucun témoin visuel» pour conforter cette hypothèse.

Avant le procès, la famille de Jean-Baptiste Salvaing avait indiqué dans un communiqué, via leur avocate Me Pauline Dufourq, qu'elle serait présente au procès «consciente de ne pas y trouver les réponses au mille et un "Pourquoi ?" avec lesquels les proches devaient vivre maintenant depuis sept ans».

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