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Fin de l’aide au gazole : les pêcheurs crient leur colère

Le secrétaire d'Etat à la mer, Hervé Berville, a indiqué vouloir rendre plus propre la flotte française et accompagner le secteur dans un plan de transition énergétique. Pour certains pêcheurs, cette annonce sonne comme la fin de la pêche artisanale.

À la Turballe, premier port de pêche de Loire-Atlantique, une vingtaine de chalutiers vont devoir s'adapter à une nouvelle transition énergétique. Mais pour de nombreux pêcheurs, faute d'appui financier, aucune solution ne leur semble viable.

Pour Romain Jouan, patron pêcheur et propriétaire d'un bateau âgé de 28 ans, verdir sa consommation est impossible. «Je vais pas aller faire des marées expérimentales, à mettre du biocarburant dans mon moteur si c'est pour tomber en panne», affirme-t-il. Et d'ajouter : «On n'a pas la trésorerie pour décarboner nos bateaux».

«On arrive plus à ramener de salaires»

Afin d'encourager la flotille à devenir plus propre, le secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville, a également annoncé l'arrêt du soutien financier octroyé aux pêcheurs pour l'achat du gazole, dans un entretien accordé à Ouest-France et TV Rennes.

Interrogé sur ces aides au gazole qui doivent prendre fin le 15 octobre, Hervé Berville a répondu : «Comme dans d’autres secteurs, elles s’arrêteront car il faut revenir à une forme de normalité, tout en accompagnant nos pêcheurs».

Eric Morice, président du groupement des pêcheurs de la Turballe, s'inquiète de l'arrêt de cette aide. «On est dans un système où le prix du gazole monte et le prix du poisson baisse. On arrive plus à ramener de salaires. Je ne vois pas d'issue».

450 millions d'euros pour décarboner les navires

Au-delà de 60 centimes le litre de gazole, sortir en mer pour un chalutier n'est pas rentable. Depuis cette semaine, il a atteint 90 centimes. «Je crois qu'en six mois, il a pris 40%», précise Jean-Jacques Murienne, directeur de la coopérative maritime de la Turballe.

Intervenu lors des Assises de la pêche et de la mer, ce vendredi, à Nice, Hervé Berville a annoncé une enveloppe de 450 millions d'euros pour décarboner les navires. Avant la fin du discours, les pêcheurs ont quitté la salle en silence, le président du Comité national des pêches, Olivier Le Nézet, estimant que «le compte n’y était pas».

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