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Bretagne : une marche à la mémoire des menhirs détruits à Carnac

Menhirs 120 manifestants ont participé à Carnac à une marche organisée à la mémoire de menhirs. [Sebastien SALOM-GOMIS / AFP]

Le collectif du «Soulèvement des pierres» a réuni 120 personnes à Carnac, dans le Morbihan, ce samedi 19 août. Ils ont souhaité marché à la mémoire de ces menhirs qui ont été détruits pour permettre la construction d'un magasin de bricolage.

Quelque 120 manifestants ont participé samedi à Carnac (Morbihan) à une marche organisée à la mémoire de menhirs dont la destruction, pour laisser place à un magasin de bricolage, avait déclenché une vive polémique au début de l'été, a constaté un photographe de l'AFP.

Le cortège, accompagné d'instruments traditionnels bretons et avec de nombreux drapeaux blancs et noirs aux hermines, transportait un cercueil renfermant cinq faux monolithes, derrière une banderole proclamant : «les menhirs de Carnac en deuil».

Défense du patrimoine historique

La manifestation, partie des célèbres alignements de menhirs, était organisée par un collectif baptisé «Soulèvement des pierres», constitué après la destruction des monolithes avec pour objectif affiché la «défense du patrimoine historique et environnemental à Carnac».

Ce collectif compte notamment dans ses rangs le navigateur morbihannais Eugène Riguidel, 82 ans, qui était présent, ce samedi 19 août, et a pris la parole devant le «géant du Manio», le plus grand menhir des alignements. La polémique avait éclaté début juin quand Ouest-France avait révélé un billet de blog, rédigé par un archéologue amateur de Carnac, affirmant qu'une quarantaine de petits menhirs avaient été détruits dans le cadre du chantier de construction d'un magasin de bricolage. 

Une erreur administrative

Ces monolithes étaient initialement intégrés dans un muret de clôture recouvert par la végétation, sur un terrain situé à 3 km des alignements de Carnac, dans une zone artisanale et commerciale. Ils avaient fait l'objet en 2015 d'un rapport de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) qui s'achevait «sur un constat contradictoire» et recommandait «des observations complémentaires» pour certifier leur origine néolithique.

L'annonce de la destruction de ces pierres levées avait valu des insultes et menaces de mort au maire de Carnac, Olivier Lepick, qui avait été placé sous la protection des gendarmes. Le maire avait reconnu «une erreur administrative» tout en assurant que la commune n'en était pas à l'origine et avait appliqué la législation. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne a de son côté précisé avoir à l'époque «émis une prescription de fouilles au promoteur» du chantier, que celui-ci «n'a pas mise en oeuvre».

La Drac a cependant estimé que «l'atteinte à un site ayant une valeur archéologique n’est pas établie» dans cette affaire. Saisie d'une plainte contre X de l'association Koun Breizh («souvenir breton») dénonçant une «destruction volontaire de patrimoine archéologique», le parquet de Lorient a ouvert une enquête à la mi-juin.

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