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Moustiques tigres, mouches noires, tiques... Voici pourquoi il va falloir s'habituer à leur présence

Avec l’artificialisation des sols et l’aménagement du territoire qui forcent les insectes à changer d’habitat, ils sont de plus en plus gênants dans l’Hexagone. [Valery HACHE /Asaad NIAZI / JULIAN STRATENSCHULTE / DPA / AFP]

Certains insectes potentiellement nuisibles et vecteurs de maladies, tendent à s’installer durablement en France depuis plusieurs années. Et avec le réchauffement climatique, il va non seulement falloir s’habituer à leur présence en été, mais aussi toute l’année.

Une nature qui devient hostile. Avec le dérèglement climatique, certaines espèces potentiellement nuisibles tendent à s’installer pleinement en France depuis plusieurs années, bouleversant les écosystèmes. Et avec une hausse générale des températures, rendant même les hivers plus doux, l’homme risque de devoir s’habituer à leur présence.

En effet, moustiques tigres, tiques, aoûtats ou encore mouches noires… Nombreux sont ces petits insectes qui commençaient déjà à abonder l’été il y a moins d’une dizaine d’années, parfois vecteurs de certaines maladies. Avec l’artificialisation des sols et l’aménagement du territoire qui forcent animaux et insectes à changer d’habitat, ces petites bêtes sont de plus en plus gênantes dans l’Hexagone.

En été comme en hiver

Désormais tristement célèbre dans le pays, le moustique tigre illustre bien la situation. Lui qui était initialement originaire des forêts d’Asie du Sud-Est, il est aujourd’hui fréquent de le retrouver dans son logement, bien souvent en pleine ville. Cela s’explique par le fait qu’il est un insecte particulièrement résistant et qu’il s’acclimate très bien au changement climatique. Avec une femelle qui peut pondre plusieurs centaines d’œufs par mois selon l’Anses, le moustique tigre est implanté dans 71 départements.

«Le moustique tigre peut être vecteur de nombreux virus comme ceux de la dengue, du Zika ou du chikungunya. À ce jour, ces virus ne circulent pas activement en France métropolitaine», a indiqué l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail sur son site. Et cet insecte est si bien installé dans les départements qu’il a colonisés depuis 2004, qu’il pourrait également devenir actif l'hiver.

Autre exemple concret : les frelons et les guêpes, qui risquent pour les mêmes raisons de se manifester davantage, notamment en automne. En effet, avec l’impact de la chaleur sur les fruits, ces derniers se tarissent plus vite et attirent ainsi ce type d’insectes, au détriment des personnes aux abords des étals de fruits des marchés par exemple qui risquent de se faire piquer.

Toute aussi friande des fortes chaleurs, la mouche noire inquiète en Espagne, où l'Association nationale des sociétés de santé environnementale (ANECPLA) a alerté la semaine dernière sur leur forte présence. Si cet insecte l’est déjà sur le sol français depuis de nombreuses années, il pourrait à l’avenir l’être d’autant plus. A noter que sa morsure est particulièrement redoutée, pouvant provoquer allergies, fièvres et démangeaisons.

Les acariens en plein développement

Côté acariens, les tiques et les aoûtats que l’on retrouve dans les herbes hautes des prairies et des champs comme les vignes ou les pelouses des jardins peu entretenues, abondent à eux aussi de plus en plus.

Si initialement ils se nourrissent du sang des animaux, ils peuvent s’attaquer à l’homme accidentellement et ainsi transmettre des bactéries à l’origine de la maladie de Lyme, entrainant quelque 800 hospitalisations chaque année en France, selon Santé publique France.

«Le dérèglement climatique, en modifiant l’humidité et les températures saisonnières, permet aux populations de tiques de coloniser des habitats à plus haute altitude», a rappelé le gouvernement, ajoutant qu’elles ne devraient pas dépasser les 1.500 mètres de hauteur. «La fragmentation des forêts favorise aussi la rencontre entre humains et tiques, ce qui accroît globalement le risque de contamination», a-t-il ajouté.

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