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Disparition d’Emile : ouverture d’une enquête préliminaire, pistes étudiées... Où en est-on dix jours après ?

Ce mardi 18 juillet, une information judiciaire «en recherche de causes de cette disparition» a été ouverte. [NICOLAS TUCAT / AFP]

Dix jours après la disparition d'Émile, 2 ans et demi, au Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence, les recherches n'avaient toujours pas abouti ce mardi 18 juillet. Une information judiciaire a été ouverte et deux juges d'instruction cosaisis.

Ouverte le 9 juillet dernier pour recherches de causes de disparition inquiétante, l’enquête sur la disparition du petit Émile, 2 ans et demi, dans les Alpes-de-Haute-Provence est passée, ce lundi 17 juillet, sous le régime de l’enquête préliminaire.

Pour autant, si le basculement de régime de l’enquête est purement «automatique», l’enfant demeure introuvable, dix jours après sa disparition. Ce mardi 18 juillet, une information judiciaire «en recherche de causes de cette disparition» a été ouverte et deux juges d'instruction du pôle d’Aix-en-Provence ont  également été cosaisis.

Le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, a justifié cette information judiciaire en raison de la «complexité de l’affaire». Le point sur le déroulé des faits et les avancées des investigations.

Une disparition mystérieuse

Tout a commencé samedi 8 juillet, aux alentours de 17h15. Émile avait été aperçu pour la dernière fois, seul, par deux voisins qui le voient sortir de la maison de ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet, un hameau de 25 habitants accroché au massif des Trois Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. C'est le premier jour des vacances d'été. Dans la maison, «plusieurs autres membres de la famille sont également présents» mais aucun des deux parents, a précisé entretemps le parquet.

«Le temps que la famille, les proches, les voisins procèdent aux premières vérifications, le premier appel à la gendarmerie intervient vers 18h», avait expliqué le procureur Rémy Avon. 

Dès le lendemain, dimanche 9 juillet, un appel à témoins avait été lancé pour retrouver le petit garçon et une ligne téléphonique dédiée ouverte, au 04.92.36.73.00. Dès le mardi soir suivant, la gendarmerie avait reçu plus de 1.200 signalements.

Les premières recherches lancées

Au lendemain de la disparition d'Émile, les premières recherches avaient été lancées et une enquête pour «recherche des causes de disparition inquiétante» ouverte. Le parquet avait indiqué adopter une stratégie dite «de l’escargot».

«Il s’agit de partir du point de départ, là où la personne que l’on recherche a été vue pour la dernière fois de délimiter la première zone dans laquelle on va travailler en fonction de plusieurs critères. Le premier est le laps de temps entre le moment où la personne a été vue sur ce point de départ pour la dernière fois et le moment où on est appelé», a expliqué à CNEWS la porte-parole de la gendarmerie nationale Nassima Djebli.

D’importants moyens ont été mobilisés pour les recherches, dont «des gendarmes départementaux avec le peloton de surveillance et d’intervention, des gendarmes mobiles, les pelotons de gendarmerie de haute montagne, des équipes cynophiles (…) on a fait appel aux hélicoptères, on a aussi des drones, c’est la complémentarité entre les deux qui nous permet d’être efficaces», a ajouté la lieutenante colonelle.

Pendant deux jours, des centaines de bénévoles, randonneurs, chasseurs, sont venus aider les enquêteurs. En vain. Lundi 10 juilet soir, le préfet des Alpes-de-Haute-Provence a annoncé la fin des «battues citoyennes» et seules les opérations de «ratissage judiciaire» se sont poursuivies.

Aucune thèse n’est privilégiée

Malgré les moyens investis dans les recherches, celles-ci n’ont pas été concluantes. Dès mardi soir, l’enquête a atteint son «second temps», à savoir «un temps plus long, d’analyse, d’examen, moins de terrain». De ce fait, la communication judiciaire a cessé. Mercredi, le maire du Vernet a pris un arrêté municipal pour interdire l’accès au Haut-Vernet jusqu’à ce lundi 17 juillet avant de le prolonger sur tout le mois.

Au total, 30 bâtiments composant le minuscule hameau du Haut-Vernet ont été fouillés, 12 véhicules visités, les 25 habitants du bourg entendus et 12 hectares de terrain «méticuleusement ratissés».

«Aucun indice, aucune information, aucun élément permettant de comprendre la disparition d’Émile», a concédé le procureur de Digne devant la presse. «Aucune thèse n’est privilégiée, aucune thèse n’est exclue», a-t-il ajouté.

Par conséquent, l'opération visant à retrouver le petit Émile a pris fin à 16h jeudi 13 juillet. Elle a été menée par une cinquantaine de gendarmes, qui avaient pour but de ratisser «les 1,8 km de route entre le hameau du Haut-Vernet et le village du Vernet, ainsi qu'une bande d'environ 10 m de chaque côté de cette voie», selon Rémy Avon.

Par ailleurs, «1.400 signalements téléphoniques ont été traités suite à l'appel à témoins lancé dès le 9 juillet». À l'heure où «toutes les pistes restent envisagées» et de par la complexité de cette affaire, le parquet a donc décidé d'ouvrir, ce mardi 18 juillet, une information judiciaire en recherche des causes de cette disparition. «Deux juges d'instruction du pôle d'Aix-en-Provence sont donc cosaisis ce jour afin de poursuivre l'enquête initiale», a encore expliqué Rémy Avon dans un communiqué. 

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