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Izïa Higelin : après ses propos visant Emmanuel Macron, l'artiste sera aux Francofolies mais pas à Marcq-en-Barœul

Le monologue de la chanteuse, qui prenait pour cible le chef de l'Etat, a suscité de vives réactions. [© GUILLAUME SOUVANT/AFP]

Visée par une enquête pour «provocation publique à commettre un crime ou un délit», la chanteuse Izïa Higelin a regretté dans les colonnes de Ouest France un acte «mal interprété». Alors que son concert à Marcq-en-Barœul prévu ce jeudi a été annulé, sa prestation de ce mercredi aux Francofolies est maintenue.

Izïa Higelin, persona non grata. Après les propos tenus par la chanteuse, le 6 juillet dernier lors d’un concert, à l'encontre du chef de l'Etat Emmanuel Macron, le maire (LR) de Marcq-en-Barœul, Bernard Gérard, s’est dit opposé à la venue de l’artiste le 13 juillet prochain.

«La venue à Marcq-en-Barœul de cette artiste, pour un concert public, gratuit et familial serait en contradiction avec les valeurs de rassemblement qui prévalent lors de notre Fête Nationale», a fait savoir l’édile dans les colonnes de La Voix du Nord. La mairie a annoncé ce lundi 10 juillet, dans l'après-midi, l'annulation du show qui devait se tenir à l'hippodrome après des propos jugés «d'une grande violence» et «pénalement répréhensibles». 

Pour mémoire, lors de sa prestation donnée le 6 juillet dernier au festival Nuits Guitare de Beaulieu-sur-Mer, la fille de Jacques Higelin a dérapé. Elle s’est lancée dans un monologue controversé visant le président de la République. Une enquête pour «provocation publique à commettre un crime ou un délit» a par conséquent été ouverte par le parquet de Nice.

«C'est la brigade territoriale de la gendarmerie de Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) et la brigade de recherches» qui sont saisies de l'enquête, a précisé le procureur de Nice, Xavier Bonhomme, confirmant une information de Nice-Matin. Il a par ailleurs ajouté que l'enquête ne faisait pas suite à une plainte.

«Une pinata humaine géante»

Dans son discours, violent et animé, l'artiste a imaginé comment Emmanuel Macron pourrait être lynché publiquement par les spectateurs : «Je le connais, quelle coquine celui-là, il s'est dit là, ce qui serait bien, je pense que ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c’est qu’on m'accroche à 20 mètres du sol telle une pinata humaine géante, et qu’on soit tous ici présents munis d’énormes battes avec des clous au bout comme dans 'Orange mécanique'».

Le magazine culturel InOut Côte d'Azur a posté une vidéo de la scène, où l'on voit l'artiste poursuivre son monologue. «Et là, on le ferait descendre, mais avec toute la grâce et la gentillesse que les gens du Sud ont, là juste au-dessus de vous, et on aurait tous notre batte avec nos petits clous, et dans un feu de bengale de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre, mais gentiment tu vois… Je vois déjà le gros titre de 'Nice-Matin' demain : 'Izïa appelle au meurtre de Macron'», aurait finalement ironisé la chanteuse, selon le quotidien régional qui revenait sur ce concert dans ses colonnes samedi matin, évoquant une tentative infructueuse des gendarmes de l'interroger en fin de spectacle.

Les propos de la chanteuse ont suscité de vives réactions notamment de la part du maire de Beaulieu-sur-Mer qui a déclaré : «Je n’arrive pas à y croire... On se croirait à un meeting de La France Insoumise. Si elle veut blaguer, elle n’a qu’à laisser tomber la chanson et devenir humoriste. Il y a une telle violence dans ses propos, c’est n’importe quoi». 

«À aucun moment, je n'ai voulu inciter à la violence»

La chanteuse s'est exprimée pour la première fois sur l'affaire chez Ouest-France, ce lundi 10 juillet. Elle regrette que ce moment sur scène, «une histoire fantasmée, un moment partagé d'esprit libre, artistique [...] ait été mal interprété, décontextualisé». L'artiste assure qu'«à aucun moment évidemment, je n'ai voulu inciter à la violence ou à la haine». Lorsqu'elle est interrogée sur la violence des propos, elle assure que ces concerts «sont toujours des lieux de bienveillance et d'amour, de folie et d'improvisation».

Pour ces faits de «provocation publique à commettre un crime ou un délit», l'artiste risque un an de prison et 45.000 euros d'amende. Ce sera si et seulement si l'enquête de la gendarmerie s'avère concluante et si le parquet décide d'engager des poursuites.

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