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Mort de Nahel : les principales violences urbaines liées à des décès de jeunes depuis 30 ans

De nombreuses émeutes et violences urbaines ont éclaté un peu partout en France et en particulier à Nanterre, d'où est originaire le jeune Nahel, tué lors d'un contrôle de police mardi 27 juin. [Zakaria ABDELKAFI / AFP]

Deux jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué par balle lors d’un contrôle de police à Nanterre (Hauts-de-Seine), de nombreuses émeutes et violences urbaines ont éclaté un peu partout en France. Une situation qui se répète depuis 30 ans, en réponse à plusieurs drames qui resteront tragiquement dans l’histoire.

Années 1990 

Le 6 octobre 1990, un jeune homme paralysé des deux jambes et passager d’une moto meurt après avoir été percuté par une voiture de police à Vaulx-en-Velin (Rhône). Le drame provoque trois jours d’émeutes, et fait la une de la presse nationale. C’est le premier fait connu de violences urbaines directement liées à la mort d’un homme du fait de la police.

Dans les années qui suivent, d'autres quartiers en banlieue parisienne connaissent des échauffourées après des morts violentes : Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) en décembre 1997, des cités de l'Essonne, dont la Grande Borne à Grigny et les Tarterêts à Corbeil-Essonnes, en septembre 2000, puis Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) en décembre 2001. Dans chaque cas, des policiers sont mis en cause dans les affaires.

En décembre 1998, à Toulouse, la mort d’un adolescent tué par un policier alors qu’il tentait de voler une voiture déclenche également trois jours de violences dans plusieurs quartiers sensibles de la ville et de ses alentours.

État d'urgence en 2005 

Si ces faits localisés n’ont pas duré dans le temps, c’est véritablement la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés dans un transformateur électrique à Clichy-sous-Bois en tentant d’échapper à la police, qui déclenche des véritables violences urbaines, qui vont marquer la France entière. 

Le 27 octobre 2005, au soir de la mort des deux adolescents, trois semaines d’émeutes se déclarent sur tout le territoire français. Si dans les premiers jours, les violences se situent uniquement en banlieue parisienne, dès le 6 novembre, 274 communes sont touchées. Lille, Lyon, Toulouse, Marseille, et toutes les banlieues de ces grandes villes s’embrasent.

Le gouvernement décrète le 9 novembre l'état d'urgence dans plusieurs villes, une première en métropole depuis la guerre d'Algérie.

2007 : Villiers-le-Bel 

Deux adolescents sont tués à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police le 25 novembre 2007, déclenchant deux nuits d'échauffourées. Une centaine de policiers sont blessés, certains par des tirs d'armes à feu, et les incidents se propagent à d'autres villes du département.

2010 : Grenoble 

La mort d'un homme de 27 ans, auteur d’une tentative de braquage dans la nuit du 15 au 16 juillet 2010 à Grenoble, lors d'échanges de tirs avec la police, a également provoqué trois nuits de violences dans son quartier de la Villeneuve. Les forces de l'ordre ont été visées par des tirs à balles réelles.

2016 : Val-d'Oise

C’est l’une des affaires les plus retentissantes de ces dernières années, qui a occasionné plusieurs nuits de violences urbaines. Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, est tué lors d’une intervention de la police qui visait son frère, soupçonné d’extorsion de fonds, à Persan (Val-d’Oise).

S’en suivent plusieurs nuits de violences urbaines à Beaumont-sur-Oise, d’où le jeune homme est originaire, et dans les communes voisines. Les deux premières autopsies confirment la piste d’une asphyxie comme cause du décès, avant qu’une troisième autopsie réalisée en 2020 ne vienne contredire les conclusions des deux premières, exonérant les gendarmes. Cette troisième expertise est contestée par la famille de la victime.

2018 et 2019 : Nantes puis Grenoble

Des violences urbaines secouent plusieurs quartiers de Nantes pendant quatre nuits, après la mort d'un jeune de 22 ans, tué par un policier lors d'un contrôle le 3 juillet 2018.

L’année suivante, trois soirées d'émeutes dans le quartier Mistral de Grenoble font suite aux décès de deux adolescents, dans un accident de scooter dans la nuit du 2 au 3 mars 2019 alors qu'ils étaient poursuivis par la police.

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