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Projet Lyon-Turin : des milliers de manifestants attendus pour un week-end sous haute tension

A l'appel de divers collectifs écologistes, plusieurs milliers de personnes sont attendues ce samedi à Villarodin-Bourget (Savoie) pour protester contre le projet de construction du tunnel reliant Lyon à Turin. Une manifestation pourtant interdite qui met les autorités sur le qui-vive.

Le «chantier du siècle» et de la discorde. Plusieurs milliers d'opposants au projet du Lyon-Turin, une ligne ferroviaire destinée au fret qui doit traverser les Alpes jusqu'en Italie, sont attendus ce week-end, samedi 17 et dimanche 18 juin, à Villarodin-Bourget, même si le préfet de la Savoie a interdit la manifestation la veille.

Les opposants entendent se réunir principalement pour dénoncer les dommages écologiques qu'engendrerait un tel ouvrage. Entre autres arguments, ils mettent également en avant le fait que les sommes investies auraient pu servir, selon eux, au développement des lignes TER, notamment.

Si les différents collectifs organisateurs ont eu beau déposer un recours pour contester l'arrêté d'interdiction pris par la préfecture de Savoie, le tribunal administratif de Grenoble l'a pourtant rejeté vendredi soir.

Selon l'ordonnance publiée sur le site du tribunal saisi en référé, la «configuration du parcours (...) ne garantit pas (...) la sécurité» du cortège et des craintes subsistent également quant à un éventuel «risque d’intrusion des sites particulièrement sensibles» et de l'éventuelle présence de «manifestants radicaux».

Au total, 4.000 personnes sont ainsi attendues dans la Vallée de la Maurienne dont en effet 400 éléments radicaux pour quelque 2.000 gendarmes. Alors que, dès mercredi soir, CNEWS apprenait que 107 interdictions administratives du territoire avaient été émises en amont du rassemblement, 116 objets coupants ainsi que 3 objets contondants ont été confisqués hier soir à l'occasion de divers contrôles, preuve que la tension est bien palpable.

Les Soulèvements de la Terre aux mannettes

Sur les réseaux sociaux, certains appellent à la désobéissance civile et souhaitent s’inspirer de Notre-Dame-des-Landes et des ZAD de Sainte-Soline. À l’origine de cette mobilisation, figure justement les Soulèvements de la Terre, chef de file de la manifestation qui avait dégénéré en mars contre le projet de méga-bassine.

Après Sainte-Soline, chaque projet d'envergure contesté par ce mouvement issu pour partie des mobilisations contre Notre-Dame-des-Landes et qui, en 2018, a d'ailleurs eu raison du projet de construction d’un nouvel aéroport pour la métropole de Nantes, est surveillé étroitement par le pouvoir.

Pour Gérald Darmanin, qui en mars dernier avait qualifié les Soulèvements de la Terre de «groupuscule», il ne fait aucun doute que le collectif est dangereux. La dissolution du mouvement est du reste engagée, laquelle sera au programme du prochain Conseil des ministres.

La nouvelle mobilisation prévue ce week-end en Savoie, et la crainte de nouveaux débordements qui l'accompagne, occulte enfin quelque peu le fait que le projet de liaison ferroviaire du Lyon-Turin, qui s'il arrive à terme sera le plus long ouvrage de ce genre au monde, est attendu à bras ouverts par bon nombre d'élus locaux.

Après que, mardi, une grande majorité des maires de la métropole de Lyon a appelé à «l'union sacrée» pour défendre ce projet, quelque 200 personnes, dont de nombreux élus, se sont également rassemblées jeudi dans la vallée de Maurienne en soutien au chantier controversé. «Mettre le fret sur les rails plutôt que la route, il n'y a pas plus écologique !», a notamment approuvé Hervé Gaymard, le président (LR) du département de Savoie.

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