En direct
A suivre

30e anniversaire de la prise d’otages de la maternelle de Neuilly : le témoignage de l’ex-patron de la PJ

Un policier du RAID devant l'école maternelle Charcot, le 14 Mai 1993 à Neuilly-sur-Seine [Thierry Saliou / AFP/Archives]

Il y a trente ans jour pour jour, un homme s'introduisait dans une école maternelle de Neuilly-sur-Seine (92), retenant en otages une classe entière et une institutrice. En 2013, Claude Cancès, patron de la police judiciaire (PJ) de Paris au moment des faits, était revenu pour nous sur cette affaire hors norme.

Le jeudi 13 mai 1993 à 9h27, les vies de 21 enfants et de leur institutrice Laurence Dreyfus basculaient dans l'impensable. Un homme, Erick Schmitt, pénétrait dans leur salle de classe située au sein de l'école maternelle Commandant-Charcot à Neuilly-sur-Seine (92). Il les retiendra en otages pendant quarante-six heures.

Le preneur d'otages, qui s'était lui-même surnommé H.B, pour Human Bomb, cagoulé et paré d'explosifs, réclamait à l'époque une rançon de 100 millions de francs, soit environ 15 millions d'euros.

L'affaire avait pris une ampleur nationale, les médias campant devant l’établissement alors que le RAID, unité d’élite de la police, était envoyé sur place pour négocier avec le preneur d’otages.

Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget mais aussi maire de Neuilly-sur-Seine, alla lui-même négocier avec le forcené.

L'une des interventions les plus tendues de sa carrière

A l'occasion des 20 ans de l'affaire, Claude Cancès, ancien patron de la PJ, s'était souvenu en 2013 de cette intervention comme l’une des plus tendues de sa carrière : «Côtoyer la mort est une habitude pour un flic, mais quand il a affaire à des enfants, c’est la partie la plus difficile du métier», avait-il témoigné.

Si les autorités sur place étaient arrivées à la conclusion qu'Erick Schmitt ne souhaitait pas faire de mal aux enfants, elles craignaient tout de même que les effets de la fatigue ne le fassent appuyer sur le détonateur qui activerait tous les explosifs qu'il portait sur lui. 

Progressivement, le RAID était parvenu à libérer de nombreux élèves otages jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que six. En parallèle, la police préparait son intervention et avait même voulu s’assurer que le ravisseur s’assoupisse, en lui faisant livrer du café contenant un somnifère.

«ON AURAIT PRÉFÉRÉ QU’IL SOIT MAÎTRISÉ POUR COMPRENDRE CE QU’IL AVAIT DANS LA TÊTE»

C’est à 7h25, le 15 mai 1993, que le RAID, déjà en position, avait reçu l’ordre d’intervenir. Trois minutes plus tard, Human Bomb était mort, neutralisé par la police.

Si l'affaire ne s'est fort heureusement pas soldée par le décès d'un des otages, Claude Cancès avait tout de même exprimé son regret de ne pas avoir gardé Erick Schmitt vivant : «Ce type n’était pas un voyou et on aurait préféré qu’il soit maîtrisé, afin de comprendre ce qu’il avait dans la tête», avait-il témoigné il y a dix ans.

Cette prise d'otages avait marqué les esprits des Français mais surtout celui des victimes, dont l'institutrice Laurence Dreyfus. Âgée de 30 ans au moment des faits, elle avait changé de profession et s'était tournée vers des études de psychologie, suite à ce drame : «Je voulais comprendre la folie», avait-elle témoigné auprès du JDD en 2013.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités