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«Les Soulèvements de la Terre» : menacé de dissolution, le mouvement écologiste se rend ce vendredi à Beauvau

mardi 28 mars, lGérald Darmanin avait qualifié ce mouvement écologiste de «groupuscule» à l’origine des «actions violentes» commises à Sainte-Soline. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Sous le coup d'une procédure de dissolution engagée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le groupe «Les Soulèvements de la Terre», (SLT) co-organisateur de la manifestation contre la méga-bassine de Sainte-Soline le 25 mars dernier, se rend ce vendredi place Beauvau, afin de remettre «ses observations».

La délégation est attendue sur place ce vendredi après-midi. Dans le viseur de Gérald Darmanin, le groupe écologiste «Les Soulèvements de la Terre» (SLT), menacé de dissolution par le ministre de l'Intérieur, prévoit de se rendre aujourd'hui, vendredi 7 avril, place Beauvau, à Paris.

Le rendez-vous a été fixé dès 16h devant le ministère de l'Intérieur, a fait savoir l'organisation. Son but, a-t-elle indiqué, est «de remettre ses observations en réponse à la procédure de dissolution en cours». Des «observations» qui seront d'abord exposées lors d'un point presse, avant d'être détaillées au ministère, a-t-elle également précisé.

Pour rappel, mardi 28 mars, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin avait qualifié ce mouvement écologiste de «groupuscule» à l’origine des «actions violentes» du week-end précédent sur le chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Le locataire de la place Beauvau avait alors annoncé engager le processus de dissolution du mouvement.

Créé en 2021 par des «membres de l'ultra-gauche issue de l'ex-ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes» en Loire-Atlantique, SLT a bâti, selon une note du ministère de l'Intérieur datée également du 28 mars, «le concept de "désarmement" destiné à faire accepter la pratique de l'écosabotage». Toujours selon cette note, SLT «incite et participe à la commission de sabotages et dégradations matérielles».

L'épineuse question du maintien de l'ordre

A la suite des affrontements de Sainte-Soline, deux manifestants se sont retrouvés dans le coma, dont un qui s'y trouve encore aujourd'hui. Les organisateurs ont évoqué 200 blessés, dont 40 grièvement, et les autorités ont, elles, font état de 47 gendarmes blessés.

A ce triste bilan, s'est conjuguée une polémique lorsque des élus et des observateurs de la Ligue des droits de l'homme (LDH), présents sur le chantier de la méga-bassine, ont dénoncé «plusieurs cas d'entraves par les forces de l'ordre à l'intervention des secours», une version farouchement démentie par Emmanuelle Dubée, la préfète des Deux-Sèvres.

Reste que les images des violences qui ont émaillé les plus récentes des manifestations contre la réforme des retraites et, plus encore, celles des affrontements entre gendarmes et opposants aux retenues d'eau dans les Deux-Sèvres ont ravivé la polémique sur le maintien de l'ordre à la française.

Si le sujet risque bien d'être remis sur la table ce vendredi par la voix des «Soulèvements de la Terre», il est vraisemblable que Gérald Darmanin reste quoi qu'il en soit droit dans ses bottes. «Ce qui se joue, c’est la conception que nous avons de l’Etat de droit, a-t-il ainsi estimé ce jeudi en clôture du congrès du syndicat de police Alliance. Et «Ce qui se joue, a-t-il encore dit, ce sont les institutions de la République (…). La police est le rempart aux attaques contre les lieux démocratiques.

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