En direct
A suivre

Justice restaurative : quel est ce dispositif au cœur du film «Je verrai toujours vos visages» au cinéma ce mercredi ?

Après l’adoption dans «Pupille», la réalisatrice Jeanne Herry s’intéresse à la justice restaurative dans son nouveau film «Je verrai toujours vos visages», au cinéma ce mercredi. Une pratique encore méconnue en France.

Une salle, des chaises disposées en cercle, deux «clans» et un bâton de parole. Voici le cadre du nouveau long-métrage de Jeanne Herry, qui après avoir abordé la question de l’accouchement sous X et de l’adoption dans «Pupille» (2018), consacre son nouveau film, «Je verrai toujours vos visages» en salles ce mercredi 29 mars, à la justice restaurative. Un outil parfois appelé justice réparatrice.

Expérimentée en France en 2014, cette mesure qui existe notamment au Canada, aux Etats-Unis, en Norvège, en Belgique ou encore au Japon, permet à des auteurs d’infractions et à des victimes de violences de se rencontrer à huis clos et de dialoguer. Le but ? «Envisager ensemble les conséquences de l’acte, et le cas échéant, trouver des solutions pour le dépasser, dans un objectif de rétablissement de la paix sociale», peut-on lire sur le site du ministère de la Justice.

A noter qu’il s’agit d’une pratique «complémentaire au traitement pénal de l’infraction et aux soins éventuels qui accompagnent la peine», comme le souligne la loi.

Deux types de mesures : les médiations et les cercles 

«Face-à-face, (ces personnes) vont pouvoir échanger leurs ressentis, leurs émotions et tisser un nouveau rapport où l’empathie peut parfois prendre le pas sur la peur. Cette réparation par le collectif et la recréation du lien a beaucoup de points communs avec la plasticité du cerveau qui lui permet de se réparer en recréant des connexions», explique la cinéaste Jeanne Herry.

Contrairement aux médiations, les cercles, ou groupes de rencontres, ne confrontent pas directement les victimes avec leurs agresseurs, mais avec des détenus qui ont commis le même type de crime ou de délit. Dans les deux types de mesures, les entrevues sont préparées en amont - de deux mois jusqu’à plusieurs années -, et encadrées par des professionnels et des bénévoles.

Un outil pour diminuer le taux de récidive

Si la justice restaurative n’est pas un outil de lutte contre la récidive, elle permet néanmoins de responsabiliser l'auteur des violences. «Comme l’indique le titre du film («Je verrai toujours vos visages»), lorsque ces personnes songent ou s’apprêtent à commettre de nouvelles infractions, elles peuvent revoir les visages des victimes avec lesquelles elles ont parlé, et cela peut les dissuader de passer à l’acte, ou les amener à commettre des infractions moins graves que celles qu’ils avaient commises jusqu’alors», précise Noémie Micoulet de l’Institut français pour la justice restaurative (IFJR).

Elle ajoute par ailleurs qu’à l’heure actuelle, «1.690 personnes ont déjà été formées pour coordonner et animer ces mesures», auxquelles il faut ajouter «500 retraités bénévoles qui font partie des membres de la communauté».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités