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Grand Paris : l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 probablement repoussée à fin 2024

Les voitures estampillées Crit'Air 3 pourront probablement continuer à rouler jusqu'à fin 2024 dans la région parisienne. Les voitures estampillées Crit'Air 3 pourront probablement continuer à rouler jusqu'à fin 2024 dans la région parisienne. [© Bertrand GUAY / AFP]

Initialement prévue pour le 1er juillet 2022, puis pour le 1er juillet 2023, l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 au sein de la Zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris pourrait finalement être encore décalée à la fin de l'année 2024.

Le président de la Métropole du Grand Paris (MGP) Patrick Ollier va proposer aux élus de reporter l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 au sein de la Zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris après les Jeux Olympiques de Paris, selon les informations du Parisien. S'ils l'acceptent, cela repousserait donc le projet de bannir les voitures les plus polluantes d'un an et demi.

Un contexte économique difficile

Concrètement, cela signifie que les propriétaires de véhicules à moteurs diesels immatriculés avant 2010, ainsi que ceux à essence immatriculés avant 2006 pourraient alors continuer à circuler librement dans le périmètre de la ZFE, compris à l'intérieur de l'A86. Sauf exceptionnellement, lorsque la circulation différenciée est activée, durant les jours de pic de pollution.

Pourquoi feraient-ils un tel choix, alors que la lutte contre le réchauffement climatique est dans l'air du temps ? Parce qu'en pleine crise sociale et alors que l'inflation touche déjà les Français au portefeuille, ce sont près de 380.000 véhicules et donc autant de propriétaires qui ne pourraient plus circuler dans moins de 4 mois si la date du 1er juillet 2023 est conservée.

Sans compter que ce sont les foyers les plus modestes qui possèdent les voitures les plus polluantes. Ceux-là même qui se retrouveraient dans l'incapacité financière d'en acquérir une neuve, moins polluante. De fait, c'est en Seine-Saint-Denis (93) que l'on retrouve le plus grand nombre de voitures estampillées Crit'Air 3 mais aussi 4 et 5 en Ile-de-France.

Comme il l'explique au Parisien, Patrick Ollier n'avait pas, au moment d'élaborer le calendrier de la ZFE, anticipé le contexte économique et social dans lequel se trouverait la France quelques années plus tard. Des difficultés «beaucoup plus complexes que celles qu'on avait imaginées», estime-t-il, évoquant «des problèmes de vie, de souffrance de foyers qui n'ont pas les moyens d'acquérir un véhicule dans le contexte de l'inflation d'aujourd’hui».

Et ce, malgré les «aides conséquentes» mises en place par la métropole, selon son président, pour accompagner les ménages les plus modestes à acheter ou changer de véhicule. Pas moins de 16.000 euros pour les foyers non imposable qui voudraient s'offrir une voiture d'occasion, 6.000 euros de plus pour une neuve. Auxquels s'ajoutent les aides gouvernementales telles que la prime à la casse ou le bonus écologique, rappelle l'élu.

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