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Santé : des soignants portent plainte contre l’État pour dénoncer les conditions de travail à l’hôpital

Dans plusieurs villes de France, les syndicats alertent leur procureur. Ils accusent l'État et les Agences régionales de santé de «mise en danger de la vie d'autrui». En effet, les conditions d'accueil des patients à l'hôpital se dégradent depuis plusieurs années.

Attendre plus de dix heures aux urgences, cela est habituel aujourd'hui, même quand on a un problème de santé qui doit être pris en charge le plus vite possible. En effet, le nombre de soignants pour un patient a drastiquement chuté ces dernières années. Selon une enquête de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), les soignants fuient l'hôpital. En 2021, l'organisme mesurait deux démissions d'infirmiers par établissement en un an.

À cela, s'ajoute le fait que la France n'a pas réintégré ses soignants non vaccinés contre le Covid-19. Selon le ministre de la Santé, François Braun, ils étaient encore 1.050 infirmiers à être suspendus en novembre dernier. La question de leur réintégration suscite toujours de vifs débats à l'Assemblée nationale.

43 victimes de décès inattendus

Cette crise de l'hôpital a des répercussions non-négligeables sur la santé des patients. En effet, selon l'association Samu Urgences de France, 43 personnes sont décédées de manière inattendue en décembre et en janvier à l'hôpital en France. Les syndicats Force Ouvrière, CGT et UNSA de Nantes, Brest, Toulouse, Bayonnes ou Versailles ont donc saisi le procureur de leur ville, accusant l'Etat et les agences régionales de santé (ARS) de «mise en danger de la vie d'autrui».

Tony Gilbert, secrétaire général F.O du CHU de Nantes, s'est confié au micro de CNEWS. Selon lui, les infirmiers et aide-soignants se plaignent du manque d'effectifs : «c'est de la mise en danger de patients continuellement.»

Face au manque de personnel, les hospitaliers craignent les conséquences pénales sur les soignants. Les retards de prise en charge ou les défauts de surveillance des patients sont susceptibles d'être invoqués devant un tribunal.

Valérie Martin, secrétaire générale adjointe F.O du CHU de Nantes, a expliqué à CNEWS s'être rendue en visite surprise aux urgence de l'hôpital en soirée. Selon elle, certains patients ont attendu «plus de trente heures» avant d'être pris en charge. «On ne peut pas accepter l'innaccetable» explique-t-elle.

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