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Enfant torturé dans le Nord : 20 ans de réclusion pour le principal accusé

La mère de l'enfant était, elle, accusée notamment de ne pas avoir dénoncé les violences sur son enfant. [JEAN-PIERRE CLATOT / AFP].

La cour d'assises du Nord a condamné, ce vendredi 20 janvier, six personnes dans une affaire concernant un enfant de 2 ans torturé presque à mort en 2018 à Auberchicourt, dans le Nord. L'auteur principal des violences écope de vingt ans de prison, sa compagne de quinze ans, et la mère de l'enfant d'une peine de quatre ans.

Après dix jours de procès, la cour d’assises du Nord a tranché. Six personnes ont été condamnées, ce vendredi 20 janvier, dans l’affaire de tortures sur Joris (le prénom a été modifié) qui avait 2 ans au moment des faits.

Les jurés ont condamné quatre personnes pour tortures, et deux autres pour défaut de protection. Tout d’abord, Sébastien B. et Coraline R., le couple auquel l’enfant avait été confié, sont respectivement punis à des peines de vingt et quinze ans de prison. L’autorité parentale pour leurs cinq enfants leur a également été retirée.

Concernant Sébastien B., l'avocate générale a pointé que cet homme avait «impulsé» la dynamique des «violences inouïes, exercées de manière gratuite» sur l’enfant. Kevin et Jordan D, deux frères ayant aussi participé aux actes de barbarie, ont été condamnés à douze et dix ans de prison.

Audrey R., présente pendant ces soirées alcoolisées, mais n’ayant pas participé, écope de quatre ans de prison pour non-assistance à personne en danger.

Quant à la mère, Christine P., accusée notamment de ne pas avoir dénoncé les violences et de ne pas avoir fait soigner l'enfant immédiatement après l'avoir récupéré, est condamnée à quatre ans d'emprisonnement, une peine qui pourra être aménagée. Elle se voit retirer l'autorité parentale sur ses deux fils.

Des séquelles deux ans après les faits

En décembre 2018, Joris avait été confié par sa mère à des amis, Sébastien B. et Coraline R. pour quinze jours.

L’enfant assisté à des soirées alcoolisées lors desquelles il est notamment ligoté avec du scotch, piétiné, poussé dans les escaliers, utilisé comme un ballon de football ou privé de sommeil. Cette affaire avait mis en avant d’autres violences envers six autres enfants.

Le frère de Joris aurait subi les mêmes sévices, ainsi que les cinq filles des principaux accusés, qui ont vécu ce calvaire pendant des années. Elles étaient notamment obligées de manger dans des gamelles à même le sol.

Aujourd’hui Joris à 7 ans et bien qu’il vive «dans une famille d’accueil aimante» comme le souligne son avocat, il souffre toujours de séquelles à la suite de ces deux semaines d’horreur. L’impact est non seulement physique, mais aussi psychologique.

Après avoir été plongé dans un coma artificiel en 2018 à cause d’un grave traumatisme crânien, des hématomes et des fractures du bassin et du tibia, il lui a fallu deux ans avant de marcher à nouveau.

Selon son avocat, Me Alain Reisenthel, il a mis un an à apprendre ce qu’était un sourire». Il affirme aussi que le petit garçon «doit être réopéré et souffre de traumatismes neuropsychologiques». «Il ne ressent plus la douleur, ni le chaud, ni le droit», a-t-il ajouté.

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