L’ambassadeur de France en Turquie a été convoqué par le gouvernement turc ce lundi 26 décembre. Ankara a protesté contre la montée de ce qu’elle perçoit comme une «propagande anti-Turquie» en France, selon une source diplomatique turque.
La France serait-elle utilisée à des fins de «propagande» contre la Turquie ? C’est en tout cas ce qu’affirme le gouvernement turc, même si le principal suspect dans l’assassinat des trois Kurdes, un retraité âgé de 69 ans, affirme avoir agi «par haine pathologique» des étrangers.
Trois jours après les faits, survenus dans le 10e arrondissement de Paris, et alors que des manifestations en hommage aux victimes ont été marquées par des scènes de violences, la Turquie a fait part de son «mécontentement».
«Ils brûlent les rues de Paris»
«Nous avons exprimé notre mécontentement face à la propagande lancée par les cercles du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) contre notre pays, le gouvernement français et certains politiciens étant utilisés comme des instruments de propagande», a critiqué la source diplomatique, en annonçant la convocation de l'ambassadeur Hervé Magro.
Ankara reproche notamment à Paris d'avoir laissé des partisans du PKK manifester dans les rues de Paris, certaines de leurs pancartes évoquant des liens entre la Turquie et le meurtrier français. Des accusations reprises «par des représentants du gouvernement français et des politiciens», assure ce diplomate.
Un conseiller spécial du président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné dimanche 25 décembre les violences survenues à Paris après le meurtre des trois Kurdes, incriminant le PKK, «la même organisation terroriste que vous soutenez en Syrie».
«Le même PKK qui a tué des milliers de Turcs, de Kurdes et des forces de sécurité au cours des 40 dernières années. Maintenant, ils brûlent les rues de Paris. Allez-vous toujours garder le silence ?», avait-il poursuivi.
Le PKK est une organisation considérée comme terroriste par Ankara, mais aussi par l’Union européenne.