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Plus que «3 dodos» avant l'hiver : des maires de gauche interpellent le gouvernement sur le sort des enfants à la rue

En octobre dernier, les associations de défense des sans-abri avaient estimé à environ 2.000 le nombre d'enfants sans toit en France. [JEFF PACHOUD / AFP]

A trois jours de l'hiver, des maires et élus de gauche signent une tribune pour demander au gouvernement de développer l'hébergement d'urgence des enfants sans toit.

«3 dodos» : c'est tout ce qu'il reste avant le début de l'hiver. Autant de nuits que des centaines d'enfants en France vont passer dehors, dans le froid. Dans une tribune diffusée ce dimanche sur leurs réseaux sociaux, plusieurs maires et élus de gauche interpellent le gouvernement : «tiendrez-vous votre engagement ?».

Ils font référence aux déclarations récentes du ministre délégué en charge du Logement, Olivier Klein. En septembre dernier, il avait déclaré : «Notre volonté c'est que cet hiver il n'y ait pas d'enfants à la rue et qu'on arrive à travailler collectivement à la résorption de cette situation».

A quelques jours de l'échéance, les signataires de cette tribune, parmi lesquels Anne Hidalgo, Grégory Doucet, Eric Piolle ou encore Jeanne Barseghian, maires de Paris, Lyon, Grenoble et Strasbourg, estiment que la promesse n'a pas été tenue. Ils assurent que «des centaines d'enfants» dorment encore «dans des conditions indignes et chaotiques» dans leurs villes, dans les rues, les bidonvilles et les squats, ou encore au sein des équipements municipaux.

Pour mettre fin à cette situation intolérable, ces élus de gauche demandent «une triple réaction». Il est dans un premier temps question de la mise en place «d'un plan universel d'hébergement d'urgence de l'ensemble des enfants forcés de vivre à la rue». Il est précisé que ce dispositif doit être «compatible avec la scolarisation et la vie familiale», qu'importe la «situation administrative» des personnes concernées.

Les signataires réclament également «l'augmentation durable des moyens alloués à l'hébergement d'urgence», ainsi que la mise en place «d'une politique de rénovation et de réquisition de logements à la hauteur du mal-logement». Il faut, précisent-ils, «qu'en France, l'hébergement d'urgence ne soit plus le palliatif d'une politique de logement sous-dimensionnée».

2.000 enfants sans toit

En octobre dernier, les associations de défense des sans-abri avaient estimé à environ 2.000 le nombre d'enfants sans toit en France. A l'heure actuelle, quelque 200.000 places d'hébergement d'urgence sont ouvertes, dont 45.000 en Ile-de-France.

L'entourage du ministre souligne que le plan grand froid a été déclenché en lien avec la baisse des températures, permettant d'héberger davantage de personnes en Ile-de-France, dans le Grand-Est, en Normandie et en Auvergne-Rhône-Alpes. A Paris, le plan a été déclenché lundi et 2.500 personnes ont été mises à l'abri depuis.

Le ministère ajoute qu'un centre d'expositions situé dans le quartier de la Villette, dans le nord de la capitale, a été réquisitionné dans la nuit de samedi à dimanche pour que les maraudes puissent y envoyer femmes et enfants sans-abri. Cela représente 200 places disponibles.

Autant d'actions qui sont loin de suffire selon les maires et élus signataires de la tribune publiée ce dimanche. Face à ce qu'ils décrivent comme une «carence en matière d'hébergement d'urgence», ils se disent «disposés à travailler» avec le gouvernement qui doit toutefois «prendre ses responsabilités».

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