En direct
A suivre

Nouvelle-Calédonie : Gérald Darmanin en visite à Nouméa pour réfléchir au statut du territoire

Gérald Darmanin va rencontrer des indépendantistes calédoniens. [LUDOVIC MARIN / AFP]

Près d'un an après le troisième référendum sur l'indépendance du territoire, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin arrive ce lundi à Nouméa pour réfléchir à l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Fait notable, les indépendantistes ont accepté de le rencontrer.

Quel avenir pour la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française ? Après trois référendums qui ont rejeté l'indépendance, mais dont le dernier est fortement contesté par le camp indépendantiste, c'est la question que se posent tous les habitants. Ce lundi, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin se rend à Nouméa, capitale de l'archipel, pour tenter d'apporter des réponses. 

Fin octobre, les indépendantistes du FLNKS avaient refusé de participer à une rencontre organisée à Paris sous l'égide de la Première ministre Elisabeth Borne pour définir la méthode, les thématiques et le calendrier des négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie. Cette fois, Gérald Darmanin, qui sera accompagné pendant les trois premiers jours de sa visite de son ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco, devrait pouvoir s'entretenir avec les membres du FLNKS.

Les différents partis composant le Front de libération national Kanak socialiste ont en effet décidé, lors de leurs congrès respectifs, de participer à des réunions bilatérales avec l'Etat.

les indépendantistes campent sur leur position

C'est donc un signal positif pour le gouvernement, alors que le dialogue avec le FLNKS était rompu depuis plus d'un an.

Récemment, plusieurs séquences avaient en effet abîmé les relations entre indépendantistes et Etat français : passage éclair de Yaël Braun-Pivet au ministère des Outre-mer, annulation d'un premier déplacement de Gérald Darmanin en juillet et visite en demi-teinte de Jean-François Carenco en septembre, qui a échoué à convaincre les indépendantistes de faire le déplacement à Paris.

Cependant, si les partis indépendantistes entendent aujourd'hui rouvrir le dialogue, ce sera sur la seule et unique base de l'indépendance, assortie d'un éventuel partenariat avec la France.

l'ETAT FRANÇAIS EN POSITION D'ARBITRE

De l'autre côté de l'échiquier politique, les loyalistes veulent pour leur part que l'Etat confirme au territoire un statut définitif de «Nouvelle-Calédonie dans la France», légitimé selon eux par leur victoire aux trois référendums d'autodétermination prévus par l'accord de Nouméa de 1998 et qui se sont tenus en 2018, 2020 et 2021.

Mais les indépendantistes, qui ont boycotté le scrutin du 12 décembre 2021 en raison de la crise Covid, contestent le résultat de ce troisième référendum remporté à 96,5% par les partisans de la France, mais avec une participation de seulement 43,8% contre 85,69% en 2020 et 81,01% en 2018.

Loyalistes et indépendantistes ont toutefois un point commun : ils veulent que l'Etat sorte d'une supposée neutralité et prenne position. Ce qui entraînerait à coup sûr le départ d'un des protagonistes de la table des discussions.

l'archipel en grande difficulté

Contraint à un difficile rôle d'équilibriste, Gérald Darmanin sera aussi interrogé sur l'aide que la France peut apporter à un territoire quasi exsangue, malgré les réformes engagées par le président indépendantiste Louis Mapou. 

Inflation de près de 10% en un an, grève de la fonction publique, principal employeur du pays (l'entreprise minière Le Nickel) au bord de la cessation de paiement, réseau électrique en grande difficulté... Autant de dossiers de compétence calédonienne, mais auxquels l'archipel, surendetté depuis la crise Covid, ne peut faire face seul.

La Nouvelle-Calédonie a ainsi contracté deux prêts auprès de l'Agence française de développement, l'un de 240 millions d'euros en mai 2020, l'autre de 175,5 millions d'euros en juillet dernier.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités