Selon un rapport du cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest publié ce mardi, les salaires des grands patrons français du CAC 40 ont atteint un sommet, à 7,9 millions d'euros en moyenne l'an dernier, soit plus de 100 fois celui de leurs salariés.
Un record historique depuis 15 ans. Proxinvest, le cabinet de conseil aux actionnaires a publié son rapport annuel ce mardi, annonçant que les salaires des grands patrons français du CAC 40 a atteint un sommet à 7,9 millions d'euros en moyenne l'an dernier, soit plus de 100 fois celui de leurs salariés.
C'est aussi «la première fois en huit ans que la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 représente plus de 100 fois la rémunération moyenne des salariés», soit 369 fois le SMIC en base 39 heures, selon le rapport, qui détecte un moins bon respect du plafond de rémunération maximale socialement acceptable (5,12 millions d'euros) calculé par Proxinvest.
En moyenne, la rémunération totale des patrons de l'indice CAC 40 a augmenté de 52%, tandis que celle des présidents exécutifs de l'indice SBF 120, composé des 120 plus grandes entreprises cotées en France, a crû de 22% pour atteindre 4,5 millions d'euros.
Du jamais vu pour Carlos Tavares
Cette hausse des rémunérations s’explique au départ par l’effet après-Covid, 2020 étant considérée comme une année «non représentative», car un certain nombre de dirigeants avaient renoncé à une part de leur rémunération.
Néanmoins, on peut également expliquer cette situation inédite par un effet dit «Carlos Tavares». En effet, le directeur général du groupe automobile franco-italo-américain Stellantis, a battu tous les record avec une rémunération totale (fixe, variable, actionnariale) de 66,7 millions d’euros, tandis que l’entreprise indique «seulement» 19,15 millions d'euros.
«C'est la première fois depuis 15 ans qu'une société présente une rémunération totale supérieure à 50 millions d'euros», selon le rapport.
Carlos Tavares est aussi suivi par Bernard Charlès, du groupe de logiciels Dassault Systèmes avec 44,1 millions d'euros, dont 40,8 millions de rémunération actionnariale, Daniel Julien de la société de centre d'appels Teleperformance (19,6 millions d'euros), François-Henri Pinault du groupe de luxe Kering (12 millions d'euros), et Paul Hudson, du laboratoire pharmaceutique Sanofi (9 millions d'euros).
Proxinvest rappelle que la différence des chiffres entre le rapport et ceux donnés par l’entreprise s’explique à travers une méthode différente de calcul. Pour établir son classement, le rapport prend en compte tous les éléments de rémunération : fixe, bonus annuel, rémunération pluriannuelle de long terme, attribution d'actions valorisées à leur date d’attribution, avantages en nature et d’autres.