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L’Unicef met en garde la France sur sa politique de gestion de l’enfance

Dans un rapport publié, ce dimanche 20 novembre, l’Unicef revient sur les politiques de l’enfance menées en France et tire la sonnette d’alarme quant à la situation des mineurs qui s’est dégradée à la suite des différentes crises de ces dernières années.

Problèmes scolaires, mal-être, violence familiale, l’Unicef vient de publier des chiffres chocs. Plus d'un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et 42.156 sont sans domicile. Parmi eux, 1.658 seraient à la rue, 29.000 dans des hôtels les autres en foyer d’hébergement, selon un baromètre de l’Unicef réalisé avec la Fédération des acteurs de la solidarité. La France doit encore réaliser des progrès pour garantir les droits des enfants, en particulier ceux des plus fragiles, pointe l'Unicef. Une autre statistique est terrible pour la France.

Les inégalités sociales et territoriales empêchent «un trop grand nombre d'enfants d'avoir accès à l'école, aux services de santé ou de protection», a déploré l'Unicef France dans un communiqué publié ce dimanche 20 novembre, à l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant. «Les enfants les plus vulnérables, qu'ils soient en situation de grande pauvreté, de handicap, victimes de violences (...) peinent à voir leurs droits les plus élémentaires garantis», ajoute l'organisme, qui prépare un rapport destiné aux experts du Comité des droits de l'enfant de l'ONU.

33.786 placés en rétention

Tous les cinq jours, un enfant est tué par l’un de ses parents. Les systèmes de signalement existent, mais manquent de moyens. On n’arrive pas à repérer les signaux faibles, les situations s’enkystent », a rapporté la présidente d’Unicef France, Adéline Hazan.

En outre, la France a recours à des pratiques contraires aux principes de la Convention internationale des droits de l'enfant, comme l'enfermement administratif des enfants lorsque les familles en situation irrégulière vont être expulsées, dénonce l'Unicef.  Depuis 2012, au moins 33.786 enfants ont été placés en rétention, dont l'immense majorité à Mayotte et 1.460 en métropole. «La situation est inquiétante, même si des progrès ont été réalisés. Les mineurs ne sont pas suffisamment protégés en France, ils ne peuvent pas suffisamment vivre leur vie d'enfant», a commenté auprès de l'AFP Adeline Hazan, présidente de l'Unicef France.

La France qui compte 12 millions d’enfants sur les bancs de l’école fait également figure de mauvais élève en terme d’inégalité scolaire. «La ségrégation reste forte : 10% des collèges publics ont plus de 63% d’élèves issus de milieux défavorisés», peut-on lire dans un rapport de l’Unicef publié ce dimanche 20 novembre.

L'association a reconnu des améliorations depuis 2016, date de la dernière évaluation de la France par le Comité des droits de l'enfant. Elle a souligné, par exemple, le développement de politiques publiques ciblées sur les enfants. Le gouvernement a ainsi lancé en 2019 un plan de lutte contre les violences faites aux enfants. Il a aussi mis des mesures en place pour renforcer l'accompagner des 1.000 premiers jours de l'enfant. Ces politiques sont toutefois «très éparses», ce qui nuit à «leur lisibilité» et à «leur efficacité», a regretté toutefois l'Unicef qui appelle à la création d'un ministère de l'Enfance.

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