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Paris : la municipalité défend son projet d'augmenter la taxe foncière

Avec le soutien de ses alliés écologistes et communistes, Anne Hidalgo va sans mal obtenir la majorité pour voter l'augmentation de la taxe foncière. Avec le soutien de ses alliés écologistes et communistes, Anne Hidalgo va sans mal obtenir la majorité pour voter l'augmentation de la taxe foncière. [© JOEL SAGET / AFP]

Au lendemain de l'annonce de la maire de Paris Anne Hidalgo de son intention d'augmenter la taxe foncière pour les propriétaires parisiens, la majorité municipale a défendu ce jeudi 10 novembre le projet qui sera soumis au vote des élus au prochain Conseil de Paris, dès mardi prochain.

En pleine tourmente financière, la majorité municipale va ouvrir le débat d'orientation budgétaire (DOB) ce mardi 15 novembre, et défend bec et ongles son projet d'augmenter la taxe foncière de 7 points. Dès l'année prochaine, le taux d'imposition passera de 13,5 % à 20,5 %, soit une augmentation de 52 % qui doit apporter à la Ville un surcroît de recettes de 586 millions en 2023.

D'importantes contraintes budgétaires

Et si le calendrier est assez «classique», c'est «le contexte financier qui l'est moins» souligne Paul Simondon, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des finances, qui énumère les importantes contraintes budgétaires qui pèsent sur la Ville, notamment dues «à l'inflation sous toutes ses formes», «à l'augmentation de la masse salariale», avec «la hausse du point d'indice qui doit être payé par les collectivités sans compensation».

Attaqué par le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal, qui a expliqué que la Ville de Paris avait touché «5 milliards d'euros pendant la crise Covid», avec «des recettes qui ont très fortement augmenté ces dernières années», Paul Simondon s'est vivement défendu ce jeudi.

«Gabriel Attal ment par détournement», affirme l'adjoint, alors que les 5 milliards d'euros en question ont selon lui servi «à payer le chômage partiel des salariés du territoire» ou encore «à rénover les propres bâtiments de l'Etat». Quant aux 50 millions d'euros versés exceptionnellement à la Ville de Paris, ils correspondent selon lui à la part de TVA qui vient «compenser la suppression de la taxe d'habitation».

Et alors que l'ancien porte-parole du gouvernement a ironisé sur le fait qu'il y avait «plus de fonctionnaires à la Ville de Paris qu'à la Commission européenne», Paul Simondon parle d'une «comparaison absurde». «Quelles sont les crèches tenues par des agents de la Commission européenne ? Quelles sont les rues balayées par des agents de la Commission européenne ? Ça n'a aucun sens», a-t-il lancé furieux.

Lui estime que l'augmentation de la taxe foncière était la dernière solution laissée à la municipalité parisienne, puisque l'Etat a refusé toutes les autres, comme la proposition d'augmenter la taxe de séjour dans les 5 étoiles et les palaces. «Nous avons dû prendre des décisions difficiles, tout comme d'autres villes. Mais à Paris, si on avait dû reporter l'inflation sur les tarifs de cantine, on aurait dû les augmenter de 40 %, on a choisi de ne pas les toucher», se défend l'élu, préférant «poursuivre les efforts de sobriété» et «maintenir un haut niveau de service public».

les groupes de la majorité font bloc

Et même si Anne Hidalgo et son équipe ont pris seuls la décision d'augmenter la taxe foncière l'an prochain – ne consultant ni les écologistes, ni les communistes sur le taux choisi ou encore le calendrier – ils sont tout de même soutenus par les autres groupes de la majorité. Au premier rang desquels Nicolas Bonnet-Ouladj, le président du groupe communiste au Conseil de Paris, qui estime que l'augmentation de la taxe foncière était «le seul levier qui restait».

«Moi j’aurais préféré que le gouvernement accepte nos propositions, et augmente la taxe de séjour sur les 5 étoiles et les palaces, ainsi que celle sur les DMTO [Droits de mutation à titre onéreux (DMTO), à valoir lors de la vente d'un bien immobilier, ndlr]», souligne l'élu communiste, qui se félicite tout de même que cette mesure «[leur] donne un peu de souffle pour investir et rembourser la dette».

Du côté des écologistes, la présidente du groupe Fatoumata Koné estime elle aussi que «des décisions importantes devaient être prises» mais s'interroge «sur comment sera redistribué l'argent». «Il faut que les recettes supplémentaires soient prioritairement dirigées vers les sujets de justice climatique et de justice sociale, afin d'accélérer la transition écologique et augmenter le budget alloué à la crise climatique. Et que les contribuables voient concrètement où va aller l'argent», martèle l'élue écologiste.

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