La cinquième édition du forum de Paris sur la Paix démarre ce jeudi. Alors que le monde affronte des crises inédites, le programme de ce rendez-vous diplomatique initié par Emmanuel Macron s'annonce chargé.
Guerre en Ukraine, multiples tensions internationales... Le Forum de Paris sur la Paix, initié par Emmanuel Macron en 2018, n'a jamais semblé autant d'actualité. La cinquième édition de ce rendez-vous diplomatique débute dès ce jeudi, avant le lancement officiel vendredi pour deux jours de discussions au Palais Brongniart (Paris 2e).
un sommet pour promouvoir le multilatéralisme
Renouer avec le multilatéralisme. Tel était l'objectif affiché en 2018 par Emmanuel Macron quand il a lancé la première édition du Forum de Paris sur la Paix. Initié par le président français au moment où les relations avec les Etats-Unis étaient compliquées, ce sommet a été pensé comme un espace privilégié de négociations alors que «la coopération internationale s’amenuise».
L’événement est notamment inspiré du forum économique de Davos en Suisse. À l'inverse de l'ONU, où les Etats discutent majoritairement entre eux, des entreprises, des ONG ou encore des médias y participent activement.
Le Forum se veut également comme une plate-forme permettant de faire avancer des projets et apporter des solutions concrètes aux problèmes du monde. Parmi les 10 projets accompagnés en 2022 : la mise en place d'un indice d'impunité environnementale en Amérique latine, un système d’alerte précoce et de réponse aux pandémies ou encore un programme d'inclusion des femmes au Moyen-Orient.
de nombreux invités
Le Forum réunit plusieurs centaines d’intervenants (hommes et femmes politiques, chefs d'Etat, ONG, grandes entreprises, organismes philanthropiques, universitaires...) qui participeront à plusieurs débats thématiques.
Vendredi 11 novembre, Emmanuel Macron échangera sur «l'universalisme au défi de la guerre» avec Alberto Angel Fernandez, président argentin, Edi Rama, Premier ministre albanais, Umaro Sissoco Embalo, président de Guinée-Bissau, Comfort Ero, directrice de l'ONG Crisis Group encore David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) .
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Alors que la guerre en Ukraine continue de faire rage, Emmanuel Macron entend profiter du Forum sur la Paix pour «avoir des termes de référence communs sur ce que signifie cette guerre et quelles doivent être les actions à prendre pour contribuer à la désescalade». «Ce n'est pas un sujet facile, puisqu’évidemment depuis les différents continents, mais aussi selon les différents niveaux de développement des pays, les répercussions de cette crise ne sont pas les mêmes», reconnaît l'Elysée.
Parmi les nombreux sujets évoqués, le Forum de Paris donne également une grande importance aux enjeux numériques. Jeudi sera ainsi donné le coup d'envoi du «Children Online Protection Lab», un programme qui réunit des acteurs internationaux pour développer des solutions techniques sur l’identification de l’âge des internautes, la lutte contre le partage non-consenti d’images intimes ou encore le cyberharcèlement.
Enfin, des pourparlers liés à la résolution de conflits devraient avoir lieu. Les organisateurs misent notamment sur une réconciliation entre la Colombie et le Venezuela, deux pays en situation de rupture diplomatique.
Paris cherche également à relancer la négociation entre le président vénézuelien Nicolas Maduro et l'opposition. Si Emmanuel Macron n'a jamais reconnu la réélection contestée du président vénézuélien, il souhaite reprendre le processus de négociation initié à Mexico en 2021 et gelé depuis. «Des représentants vénézuéliens aussi bien du régime de Maduro que de l'opposition seront à Paris» lors du Forum, a confirmé l'Elysée.