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Inégalités salariales : à partir de ce vendredi, les femmes travaillent «gratuitement»

Selon la lettre d'information «Les Glorieuses», les femmes commencent à «travailler gratuitement» à partir de ce vendredi 4 novembre, à 9h22, en raison d'un écart salarial du au sexe. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Selon la lettre d'information féministe «Les Glorieuses», les femmes commencent à «travailler gratuitement» ce vendredi 4 novembre, à 9h10. Une réflexion faite par rapport aux inégalités salariales dues au sexe.

La lutte féministe pour l'égalité salariale se poursuit. À partir de ce vendredi 4 novembre à 9h10 et 55 secondes, les femmes commencent à «travailler gratuitement», selon la newsletter «Les Glorieuses», en raison des écarts de rémunérations entre les hommes et les femmes.

«Les femmes gagnent en moyenne 15,8% de moins que les hommes en France. En Europe, ce rapport est de 13%», indique le groupe sur son site internet, citant des chiffres Eurostat.

Un écart légèrement en baisse par rapport à l'année 2021, où ce taux atteignait 16,5%. La date symbolique de «gratuité» du travail était alors fixée la veille, le 3 novembre, à 9h22.

Une moyenne sur l'ensemble des salaires, à équivalent temps plein

Ce chiffre de 16,5% s'explique par une interprétation des statistiques par la moyenne sur l'ensemble des salaires, à équivalent temps plein. Ainsi, tous les secteurs et postes sont mis ensemble pour donner un cet écart. Selon les données de l'Insee, le salaire annuel moyen en équivalent temps plein était de 26.430 euros pour une femme, contre 31.510 euros pour un homme.

«Cet écart s'explique en partie par le fait que les femmes et les hommes n'occupent pas les mêmes types d'emploi, les femmes travaillant par exemple plus fréquemment dans des secteurs moins rémunérateurs que les hommes», expliquait à l'AFP Fabien Guggemos, responsable division salaires et revenus d'activités à l'Insee.

Si l'on s'intéresse aux écarts de salaires à temps de travail égal et poste égal, cette différence chute à 5,7% dans le privé. Même si le taux est divisé par presque trois, il reste un marqueur d'inégalités persistantes en fonction du sexe dans le monde du travail.

Plusieurs revendications

Pour compenser cette situation, la lettre d'information «Les Glorieuses» dresse une liste de trois revendications. D'abord, «appliquer le principe d'éga-conditionnalité», soit l'attribution de marchés publics, de subventions et de prêts garantis par l'État uniquement pour les entreprises qui «respectent l'égalité de rémunération entre les sexes dans leur organisation».

Dans un deuxième temps, «revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont plus nombreuses». En effet, les femmes représentent 87,7% des sage-femmes et 65,7% du corps enseignant. Enfin, «Les Glorieuses» soutiennent la mise en place «d'un congé parental équivalent pour les deux parents», sur le modèle de la Suède, où le temps de repos peut être réparti entre les deux parents.

Selon le dernier rapport annuel du Forum économique mondial, publié le mercredi 13 juillet 2022, «il faudra encore 132 ans pour atteindre l'égalité entre les femmes et les hommes». 

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