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Île-de-France : la crise énergétique responsable de la hausse des tarifs dans les transports en commun ?

L'explosion des coûts de l'énergie vont peser très lourdement sur l'exploitation des transports en commun franciliens. L'explosion des coûts de l'énergie vont peser très lourdement sur l'exploitation des transports en commun franciliens.[© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

C'est une conséquence directe de la crise énergétique. L'explosion du prix de l'énergie est responsable de la hausse de près d'un milliard d'euros des coûts d'exploitation des transports en commun franciliens. Une «déferlante» selon Valérie Pécresse, qui tient les cordons de la bourse.

La «hausse absolument colossale des prix de l'énergie va déferler sur les transports du quotidien», a fait savoir Valérie Pécresse, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), ce mercredi, qui a estimé que les coûts de l'exploitation du réseau allaient augmenter de 950 millions d'euros en 2023.

750 millions d'euros à trouver

Une «déferlante» selon elle, qui explique avoir «trouvé 200 millions d'euros en interne» pour faire face à la hausse des prix de l'énergie, et souligne donc qu'il manque 750 millions d'euros. Pour cela, la présidente des transports en commun franciliens plaide pour «un juste partage de l'effort».

D'un côté, elle souhaiterait une contribution supplémentaire de 100 millions d'euros des collectivités locales, la région Ile-de-France qu'elle préside et les départements franciliens, ainsi qu'une autre de 200 millions d'euros de la RATP et la SNCF, qui affichent des marges plus importantes que prévu en Ile-de-France.

Côté Etat, elle voudrait baisser la TVA de 10 % à 5,5 %, ce qui permettrait de récupérer 150 millions d'euros. Et enfin, elle propose d'augmenter le versement mobilité (VM), une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés. Une mesure qui pourrait rapporter de 250 à 300 millions d'euros, selon elle.

Vers une hausse des tarifs pour les usagers ?

Un contexte d'inflation galopante, face à laquelle la hausse des tarifs pour les usagers semble devenir incontournable et nécessaire. Et si la présidente de la région a assuré vouloir «augmenter le Navigo le moins possible», elle a néanmoins, et ce pour la première fois depuis longtemps, évoqué cette éventualité sans détour.

Un sujet qui n'est d'ailleurs pas tabou, alors que les associations d'usagers elles-mêmes tiennent des discours en ce sens. «Il ne nous semble pas déraisonnable d'avoir une hausse de 2 à 3 % des tarifs dans ce contexte où tout augmente» et ce, alors qu'«il n'y a pas eu de hausse depuis 5 ou 6 ans», s'était ainsi exprimé Marc Pélissier, le président de l'AUT-FNAUT Ile-de-France.

Même discours du côté d'Arnaud Bertrand, le président de l'association Plus de Trains, qui estime que les Franciliens sont devenus «un peu trop gâtés». «Il faut qu'on arrête de faire croire aux gens que c’est normal que les transports en commun n’augmentent pas», a-t-il lancé, expliquant que les transports en commun de la région polluaient «très peu» et ne coûtaient «pas très cher».

Seuls mécontents, certaines élus franciliens de la gauche communiste, écologiste et citoyenne qui estiment que «d'autres solutions existent pour épargner le pouvoir d'achat des usagers». Dans un communiqué, ces élus à la région jugent «une telle hausse inacceptable», «d'autant que les usagers subissent déjà une offre de transports réduite».

Une augmentation jugée «absurde pour le climat» et «injuste socialement» par David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des mobilités. «D'un côté, on met 7,5 milliards d'euros sur la table pour aider à payer les pleins d'essence et de l'autre côté on veut augmenter le prix du pass pour ceux qui utilisent les transports en commun», déplore-t-il.

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