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Paris : des centaines de livreurs Uber dans la rue, après la suppression de 2.500 comptes «frauduleux»

Certains livreurs estiment avoir été utilisés pendant le Covid-19, avant d'être bannis du jour au lendemain par Uber. Certains livreurs estiment avoir été utilisés pendant le Covid-19, avant d'être bannis du jour au lendemain par Uber. [© Ludovic MARIN / AFP]

Plusieurs centaines de livreurs, employés de l'une des principales plates-formes de livraison de repas Uber Eats, ont défilé dans les rues de Paris ce lundi 12 septembre afin de réclamer leur régularisation. Certains font partie des 2.500 livreurs dont les comptes ont été supprimés, car jugés «frauduleux».

«Plus de 500 livreurs Uber Eats» ont manifesté ce lundi à Paris «contre la désactivation de leur compte» et «pour leur régularisation», a ainsi communiqué le CLAP75, la branche parisienne du Collectif des livreurs autonomes de plates-formes, dédié à la défense des livreurs «auto-entrepreneurs». En procession jusqu'au siège français du groupe Uber, ils dénoncent la suppression «abusive» de 2.500 comptes jugés «frauduleux» par Uber.

«Uber voleur, justice pour les livreurs !», ont-ils ainsi scandé sous les fenêtres du siège, venus aussi dénoncer «leurs conditions de travail très difficiles et la récente baisse de leur rémunération». Ils ont également condamné «la politique de l'entreprise qui suspend des livreurs du jour au lendemain alors qu'ils travaillent pour Uber depuis parfois plusieurs années».

«Nous restons ouverts à toute discussion»

Une décision qu'assume complètement Uber, qui explique dans un communiqué avoir «mené un audit minutieux de l'ensemble des 60.000 comptes livreurs actifs utilisant Uber Eats en France» et avoir «ainsi identifié des utilisations frauduleuses» de l'application. «Nous avons pris action en désactivant ces comptes tout en mettant en place une procédure d’appel à laquelle les livreurs suspendus peuvent recourir», souligne le groupe américain.

«Nous avons tenu au courant de nos actions l’ensemble des parties prenantes. Nous restons ouverts à toute discussion sur le sujet de la fraude et celui de l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité», poursuit le porte-parole d'Uber, qui rappelle que «chaque livreur a été informé de la raison pour laquelle son compte a été désactivé et la nature de la fraude identifiée» et peut «faire appel de cette décision et demander à revoir la décision prise».

Depuis cette annonce, survenue le mardi 6 septembre, le groupe a annoncé sa volonté de poursuivre et d'intensifier la lutte contre la pratique frauduleuse «notamment liée à la fraude documentaire et la sous-traitance irrégulière et luttons activement contre ce phénomène qui touche toutes les applications».

Pour cela, Uber a développé un certain nombre d'outils technologiques : fin 2019, «un système d’identification en temps réel pour veiller à l’authenticité de l’identité des livreurs qui effectuent les livraisons» a été mis en place, alors qu'une «nouvelle fonctionnalité qui permet de détecter les cartes d’identité qui utilisent un même modèle type et où seules quelques informations minimes diffèrent» est également disponible.

«Ils savaient très bien...»

Devant le siège d'Uber, les livreurs interrogés reconnaissent avoir utilisé des papiers d'identité ne leur appartenant pas pour créer leur profil mais critiquent l'hypocrisie d'Uber. «Pendant trois ans, j'ai travaillé comme ça pour eux», s'indigne Ismaël Meïté, un Ivoirien de 32 ans sans-papiers. «Ils savaient très bien que la pièce d'identité et la photo de profil n'étaient pas identiques, mais ça n'a pas posé de problème», dénonce-t-il.

Moins d'une semaine après la désactivation de ces quelque 2.500 comptes, Uber a indiqué avoir réactivé 3,8 % des comptes déconnectés après avoir réexaminé certains cas particuliers. Un combat qui continue pour les livreurs, qui ont créé un compte de discussion sur Telegram composé de plus de 700 livreurs pour demander à Uber de régulariser la situation des livreurs récemment bannis.

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