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Prison : quelles sont les activités proposées aux détenus ?

Un gardien de prison se tient à la porte de la cellule d'un détenu à la prison de Fleury-Merogis, le 31 mars 2022. [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

En moyenne, les personnes détenues en France bénéficient de 3h40 d’activités par jour. Elles ont le choix entre des activités d’enseignement, de formation, de travail, socioculturelles ou de détente. Le sport reste toutefois l’activité la plus prisée par les détenus.

Un processus de réintégration. Depuis quelques jours, la parodie de l’émission Koh-Lanta enregistrée à la prison de Fresnes, baptisée «Kohlantess», fait réagir la classe politique. Dans la vidéo diffusée sur la plate-forme YouTube, on voit des détenus affronter des surveillants de l’administration pénitentiaire dans différentes activités telles que le karting ou encore le tir à la corde. Si les images ont été jugées «choquantes» par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, la pratique d’activités en prison n’est pas un cas isolé.

En effet, d’après l’article 27 de la loi, «toute personne condamnée est tenue d'exercer au moins l'une des activités qui lui est proposée par le chef d'établissement et le directeur du service pénitentiaire d'insertion et de probation dès lors qu'elle a pour finalité la réinsertion de l'intéressé et est adaptée à son âge, à ses capacités, à son handicap et à sa personnalité».

Dans les établissements pénitentiaires, les détenus disposent d’en moyenne 3h40 d’activités par jour en semaine contre 24 minutes uniquement le week-end. Toutefois, selon l’Observatoire international des prisons (OIP), «en maisons d’arrêt surpeuplées, la plupart des détenus passent en réalité 22h voire 23h sur 24h à attendre enfermés en cellule, souvent devant la télévision».

En prison, le sport est l'activité la plus prisée. La majorité des détenus ont accès aux installations sportives entre une à trois heures par semaine. Cependant, des activités socioculturelles sont également proposées.

Il peut s’agir des ateliers d’écriture, des cours de théâtre ou de photographie. «Chaque atelier concerne à peine une dizaine de détenus, si bien qu’une infime minorité y a accès», explique l’OIP.

Des activités de travail et de formation professionnelle

Si l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul constituent les activités prioritaires pour les détenus ne maîtrisant pas les enseignements fondamentaux ou la langue française, les établissements pénitentiaires doivent, en revanche, prendre toutes les dispositions «pour assurer une activité professionnelle aux personnes incarcérées qui en font la demande».

Selon l’article 717-3 du code de procédure pénale, ces activités sont «prises en compte pour l'appréciation des efforts sérieux de réinsertion et de la bonne conduite des condamnés».

En 2018, un peu plus de 15% des détenus (francophones et non francophones) ont suivi une formation professionnelle, selon les chiffres du ministère de la Justice publiés sur le site gouvernemental vie-publique.fr.

De plus, la convention-cadre nationale Pôle emploi justice 2020-2022, qui permet de proposer aux détenus une offre de service élargie en matière d’orientation et d’accompagnement à l’emploi, a généralisé l’accès au certificat de connaissance et de compétences professionnelles (CléA) en détention.

Le travail proposé aux personnes incarcérées peut être effectué dans l’espace de la cellule tels que les travaux de pliage ou d’ensachage. Selon vie-publique.fr, des entreprises adaptées (EA) peuvent proposer du travail aux détenus en situation de handicap.

Au total, au moins 31% des détenus ont eu accès au travail, dont plus de la moitié au service général, d’après les chiffres du ministère du travail datant de décembre 2021.

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