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Rapatriement de jihadistes détenus en Syrie : pourquoi Paris revoit sa doctrine

Attaché jusqu’à la présidentielle à laisser les familles de jihadistes dans les camps syriens, l'exécutif a depuis changé de doctrine, en décidant de rapatrier massivement les femmes et les enfants prisonniers.

Alors que la France a rapatrié il y a peu 16 femmes et 35 mineurs d’un camp de prisonniers jihadistes de la Syrie, les autorités semblent avoir changé de doctrine concernant les citoyens français suspectés d’avoir appartenu à Daesh et qui sont détenus sur place par les Kurdes.

Il s’agit en effet de la première fois que des adultes sont ramenés dans l’Hexagone. De même, ces retours groupés tranchent avec le «cas par cas» que le gouvernement appliquait et revendiquait lors du premier quinquennat. Et ce, seulement pour les enfants.

Les femmes rapatriées dernièrement étaient toutes candidates pour revenir en France. A leur arrivée, elles ont été isolées et leur dangerosité doit désormais être évaluée précisément. Dans le même temps, plusieurs ont été d’ores et déjà été mises en examen et incarcérées (pour association de malfaiteurs terroriste criminelle).

Les enfants ont de leur côté été pris en charge par les services spécialisés de l’aide sociale et de la protection de la jeunesse. Ils doivent être suivis sur le long terme, jusqu’à l’âge adulte. Certains vont être placés dans des familles d’accueil, tous doivent être scolarisés.

Plusieurs raisons avancées

Ce changement de doctrine, avec le rapatriement de femmes, a pour but de pouvoir faire rentrer dans le pays plus d’enfants qu’auparavant. En effet, il fallait que les parents des mineurs prisonniers donnent leur accord pour que ceux-ci puissent revenir en France. Ils peuvent donc désormais faire le voyage avec leurs mères.

Il s’agit aussi d’une question de sécurité. Daesh, dont ces femmes sont accusées d’avoir rejoint les rangs, aurait projeté des attaques contre les camps de prisonniers. Le gouvernement et les autorités auraient donc fait le choix de les rapatrier pour pouvoir les juger en France. Le risque est aussi de les voir s’évader et rejoindre les poches jihadistes qui se reconstituent localement.

Depuis, 2012, sur les 1.450 Français qui ont rejoint les rangs des jihadistes de Daesh en zone irako-syrienne, 320 adultes et 200 mineurs ont déjà été rapatriés. Il resterait 220 mineurs sur place. Les opérations comme celle survenue il y a plusieurs jours devraient ainsi se multiplier.

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