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Marche des fiertés rurales : «les LGBT qui vivent à la campagne ont besoin de visibilité», explique Stop Homophobie

À travers cet événement, l’association Stop Homophobie, veut donner de la visibilité à la communauté LGBT+ en milieu rural. [Cecilie Johnsen / Unsplash]

Ce samedi 16 juillet, l’association Stop Homophobie organise pour la première fois une marche des Fiertés en milieu rural. À cette occasion, l’association est revenue, pour CNEWS, sur son combat et le programme de cette journée.

«Rien n’est jamais acquis». Alors que la première Gay Pride s’est tenue en France en 1977, la lutte pour les droits des personnes LGBTQI+ prend, ce samedi 16 juillet, un nouveau tournant avec la tenue à Chenevelles, dans la Vienne, de la première marche des Fiertés rurales.

Pour CNEWS, l’association Stop Homophobie, organisatrice de l’événement, est revenue, par la voix de Terrence Katchadourian, son secrétaire général, sur ce combat, «difficile» mais «possible» organisé pour donner de la visibilité à la communauté LGBTQI+ dans les territoires.

Pourquoi avez-vous eu l’idée de créer cette marche ?

Depuis la création de l’association, nous avons reçu beaucoup de messages de personnes qui nous relancent sur le fait que nous soyons présents juridiquement. Nous sommes une chaîne nationale et nous intervenons partout dans le territoire. Néanmoins, nous ne faisons pas d’événements culturels.

Nous avons eu plusieurs messages de personnes homosexuelles, qui nous ont écrit en nous disant qu’elles se sentaient un peu isolées et que dans leurs communes ce genre d’événements n’existait pas. Il y avait autant dans le côté urbain que dans les milieux ruraux. Nous avons été tentés par l’idée, nous avons commencé à lancer des appels aux différents maires parmi eux se trouve le maire de Chenevelles, qui à priori connaissait bien l’association et que, il y a trois ans, avait trouvé notre idée intéressante.

Nous avons donc commencé à réfléchir à organiser cette marche. C’est quand même un énorme travail parce que, malheureusement, il y a beaucoup de préparation notamment au niveau de la sécurité. C’est difficile car, dans une campagne, tout n’est pas prédisposé pour assurer un événement.

Le but est de répondre à une demande des personnes habitant dans les milieux ruraux et qui n’ont pas de tels événements.

Quel est le programme de cette première marche des Fiertés ruraux ?

Cette marche sert à montrer que l’on existe et qu’il n’y a pas que des arbres dans la campagne, il y a aussi des êtres humains et des LGBT qui y vivent et qui ont besoin de visibilité. Comme la ministre Caroline Cayeux a dit : «nous ne sommes pas ces gens-là». Je voudrais dire que nous sommes les mêmes. Nous sommes les mêmes personnes que «vous».

Tout le monde vit dans une espèce de traumatisme que la ministre a ravivé. Nous ne sommes pas des extraterrestres, nous sommes pareils que vous.

Hormis Chenevelles, il y a d’autres communes qui nous ont demandé de tenter de les aider à venir faire cette programmation.

C’est une marche sur six kilomètres. Il va y avoir un défilé sympathique en tracteur.

Il y aura également des charrettes ce qui est normal dans les milieux ruraux. Il y a pleins d’agriculteur de la région qui vont nous rejoindre.

Sur la demande de la commune, un dîner convivial est prévu au programme. Tous les participants à la marche sont également invités à dîner. On a aussi mis en place une belle estrade où l’on fera une sensibilisation et parler de ce que l’on fait, de notre association.

Combien de personnes sont-elles attendues ?

J’étais dans le doute. Je pensais que c’était une première donc ce serait un peu difficile. À priori, il y a déjà 600 personnes qui ont réagi et qui ont répondu.

La première Gay Pride en France a vu le jour en 1977 à Paris. Pourquoi a-t-on attendu si longtemps pour voir une première marche des Fiertés à la campagne ?

Il y a eu des événements pour les festivités des Fiertés dans certains villages, mais ce n’étaient pas des marches. Malheureusement, comme vous venez de le dire, ils ont certainement manqué de visibilité. On n’a pas dû être tous au courant.

À priori c’est la première marche officiellement reconnue. Il y a 89 maires avec nous et c’est cela qui est également important.

Ce n’est pas facile, rien n’est jamais acquis. Dans la capitale, on a toujours des agressions. En régions, on a toujours des agressions. On était tellement pris par tout ce qu’il nous arrive.

Dans ce contexte, comment peut-on arriver à faire une marche pour se visibiliser ?

Je pense que dans la campagne, cela va être un peu plus difficile. Il était difficile de pouvoir imaginer un jour se visibiliser à la campagne. Il a fallu toutes ces années pour que cela puisse arriver et c’est terrible. Cependant, on est très bien accueilli. C’est plus sincère et plus sympathique que ce que l’on a déjà organisé. On voit bien qu’ils sont, quand même, plus ouverts.

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