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AP-HP : «un service d'urgences sur cinq est en danger de fermeture cet été», alerte le Dr Frédéric Adnet

Selon le Dr Frédéric Adnet, plusieurs services d'urgences vont devoir fermer cet été à cause du manque de personnels. Selon le Dr Frédéric Adnet, plusieurs services d'urgences vont devoir fermer cet été à cause du manque de personnels. [Photo d'illustration / © Bertrand GUAY / AFP]

Le chef des urgences de l'hôpital Avicenne, à Bobigny (93), est très inquiet. Si rien n'est fait, le Dr Frédéric Adnet alerte qu'«un service d'urgences sur cinq» risque de fermer cet été, et craint «qu'il y ait des morts».

«Les urgences sont au bord de la rupture. Par manque de personnels hospitaliers, un service sur cinq est en danger de fermeture cet été. Il y aura donc des morts… Toutes les études scientifiques le démontrent», explique le Dr Frédéric Adnet dans une tribune publiée par Le Monde ce jeudi 2 juin.

«Gestion déshumanisée des ressources humaines»

Pour celui qui n'est autre que le chef des urgences de l'hôpital Avicenne, à Bobigny (93), «ce désamour profond et viscéral des personnels de l’hôpital résulte d’une gestion déshumanisée des ressources humaines, transformant l’administration de nos hôpitaux en management entrepreneurial, dont la seule boussole reste la rentabilité».

Une situation catastrophique pour l'hôpital et plus particulièrement les services d'urgences, qui vont devoir – comme au plus fort de la crise sanitaire – «réactiver les fameuses cellules de crise» et avoir «recours à de nouvelles déprogrammations pour libérer des lits» pour tenir le coup cet été.

Selon lui, le problème de recrutement de personnels soignants viendrait en partie du «manque d’attractivité» de la profession. En particulier en région parisienne où «les loyers hors-sol [sont] déconnectés des revenus de nos soignants», obligeant ces derniers à habiter loin des hôpitaux, «d'où des trajets plus longs et plus chers».

Celui qui est également le directeur médical du SAMU de Seine-Saint-Denis (93) appelle donc l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et les autorités publiques à «prendre ce problème à bras-le-corps» et ce, «en réservant et en contractualisant avec les mairies, des logements abordables pour nos soignants».

D'après le chef des services d'urgences de l'hôpital Avicenne, «le manque de reconnaissance salariale» est également accompagné de «l'épuisement» des équipes, qui ne trouve pas d'oreille compatissante avec «une direction sourde». «Autant de sacrifices sur l’autel de la rentabilité : on a détruit tout ce qui ne rapportait pas», précise-t-il.

Et de conclure, telle une prémonition : «Mais ne vous inquiétez pas, les services d’urgences continueront à assurer leur rôle, comme le faisait l’orchestre jouant à bord du Titanic…»

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