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Paris : un centre de soins pour toxicomanes va ouvrir dans le 16e, le maire exprime sa «totale opposition»

Image d'illustration. Dans un courrier envoyé à l'ARS Ile-de-France, Francis Spziner a fait part de sa «plus catégorique opposition au projet d'ouverture d'un centre médico-social de désintoxication» dans les locaux de l'hôpital Chardon Lagache. [Image d'illustration © FRED DUFOUR / AFP]

Alors que la municipalité parisienne vient d'annoncer qu'un centre de soins pour toxicomanes ouvrira bientôt dans le 16e arrondissement de la capitale, le maire de l'arrondissement, Francis Szpiner, a rappelé sa «totale opposition» au projet.

Une opération controversée. Doté de 35 lits, ce centre de soins pour toxicomanes – qualifié de «structure de stabilisation» – doit ouvrir dans les prochains mois dans des locaux de l'hôpital Chardon-Lagache (16e), situé dans le sud-ouest de Paris. Une «très bonne nouvelle» pour Anne Souyris, l'adjointe à la mairie chargée de la santé publique. 

C'est un projet de longue date pour la municipalité parisienne, qui n'a jamais caché son ambition d'ouvrir des centres de soins pour toxicomanes ailleurs que dans le nord-est parisien, épicentre de  la consommation et du trafic de drogue  dans la capitale. 

Une solution initiée par l'Assistance-Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) elle-même, qui a proposé de mettre à disposition 25 lits d'accueil médicalisés (LAM) et 10 lits halte soins santé (LHSS), deux types de structures dont l'implantation dans la capitale sera une première.

Des craintes d'incivilités soulevées

Mais qui ne semble pas plaire à tout le monde, à l'instar du maire du 16e arrondissement, Francis Spziner.   Dans un courrier envoyé à la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, l'élu Changer Paris a fait part de sa «plus catégorique opposition au projet d'ouverture d'un centre médico-social de désintoxication pour usagers de drogue» dans les locaux de l'hôpital Chardon Lagache.

Selon lui, le projet «ne peut raisonnablement pas s'implanter dans ce quartier à proximité immédiate du collège-lycée Jean-Baptiste-Say, de l'église d'Auteuil et de l'hôpital Sainte-Périne dont les activités, tournées vers les personnes âgées, n'ont aucun lien avec le traitement de la toxicomanie».

Dans ce courrier, il fait également part de ses craintes face à «la particularité» et aux «inévitables risques» que la présence de toxicomanes dans ce lieu «feront» selon lui «peser sur le quartier». Et demande «solennellement» de «renoncer à ce projet».

A la place, l'élu souhaiterait ouvrir «une structure destinée à l'accueil et à l'accompagnement des femmes isolées et victimes de violences ainsi que d'autres équipements tels qu'une crèche et une médiathèque qui font défaut dans cette partie de l'arrondissement».

La mairie appelle à la «solidarité territoriale»

Des craintes balayées par Anne Souyris, qui se veut rassurante. Les consommateurs de crack «ne viendront pas directement de Forceval à Chardon-Lagache», situé «loin de la scène de consommation», a-t-elle expliqué, faisant référence au square de la porte de la Villette (19e) où ces derniers ont été déplacés le 24 septembre dernier, à la demande du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

«Ce ne sera pas un espace de consommation», a-t-elle ajouté, expliquant qu'avant d'arriver dans cette structure, les toxicomanes pris en charge «auront déjà effectué un parcours de soins» et seront déjà «stabilisés».

Pour l'élue socialiste, installer ce centre de soins loin des quartiers les plus touchés par les consommations de drogues dans la rue, dans un arrondissement très ancré à droite, participe à la «solidarité territoriale».

C'est surtout la fin de plusieurs mois d'échecs. Fin janvier, la préfecture de police de Paris avait en effet renoncé à déplacer les habitués de la porte de la Villette (19e) dans la friche de Bercy-Charenton (12e), dans le but affiché de soulager le 19e arrondissement.

Quelques mois plus tôt, une polémique était née dans le 20e arrondissement, alors que la municipalité parisienne portait le projet d'ouvrir une structure d'accueil pour les consommateurs de crack rue Pelleport dans une ancienne école maternelle, provoquant l'ire des riverains mécontents.

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