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Île-de-France : pourquoi la région est considérée comme le plus grand désert médical du pays

Le zonage 2022 de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a récemment confirmé la désertification médicale de la région, engagée il y a plusieurs années. Concrètement, avec pas moins de 7,5 millions de Franciliens vivant en zone d’intervention prioritaire, l’Ile-de-France est le premier désert médical de France métropolitaine pour l’accès au médecin généraliste.

De fait, depuis 2015, la part de la population vivant en zone d’intervention prioritaire (ZIP), où l'offre de soins est insuffisante, a été multipliée par 9 selon l'ARS Ile-de-France. Concrètement, cela signifie que 62,4 % de la population francilienne se retrouvent «sans médecin traitant» ou font face à des médecins qui refusent de prendre de nouveaux patients, des services de garde qui ferment faute de médecins et des centres d'appel qui manquent de régulateurs.

Des chiffres auxquels s'ajoutent 4,2 millions d'habitants vivant en zone fragile (soit 33,9 %), c'est-à-dire où «il n'y a également pas le nombre de médecins et de soignants nécessaires pour accéder correctement aux soins». «Une catastrophe» qui n'est «pas près de s'arranger», a déploré Dr Valérie Briole, la présidente de l''Union régionale des professionnels de santé (URPS), qui vient de lancer un «cri d'alerte» à ce sujet.

Selon les chiffres de son association, la région a tout bonnement perdu 3.742 médecins libéraux, dont 1.821 généralistes en 10 ans. Ainsi que 28 % de ses dermatologues, 26 % de ses gynécologues, 22 % de ses ophtalmologues et de ses rhumatologues. Pire, selon elle, un médecin sur deux a plus de 60 ans et un sur quatre, plus de 65, en Ile-de-France. «Cela donne une idée de la progression des déserts», prévient la présidente de l'URPS.

Des mesures à mettre en place en urgence

Selon elle, il devient donc «urgent de se saisir du sujet et de donner aux médecins libéraux les moyens d’exercer leur profession dans de bonnes conditions matérielles et financières». Pour cela, l'URPS – associée à la commission santé de la Métropole du Grand Paris – souhaite mettre en œuvre «différentes mesures» afin de «répondre rapidement à l'urgence sanitaire».

Parmi elles, le maintien des forces existantes en facilitant l’activité des médecins de plus de 65 ans et en soutenant économiquement les cabinets fragilisés, la formation de nouveaux médecins en augmentant significativement le nombre d’internes et en ouvrant les stages en libéral, mais aussi l'aide à l'installation de nouveaux médecins en leur proposant un accompagnement financier et administratif.

Autre piste : l'augmentation des tarifs des consultations, afin d'«équilibrer les revenus en fonction des coûts réels d’exercice de la profession en harmonisant les tarifs de consultations et d’actes à la moyenne européenne» ou encore la création d'«un hub-santé impliquant les médecins libéraux dans la création d’outils numériques pour faciliter l’accès aux soins».

«Le travail que nous entamons aujourd’hui avec les médecins de l’URPS Ile-de-France, nous permettra d’aller plus loin, avec les maires et les élus chargés de la santé, pour permettre un accès aux soins indispensable aux métropolitains», a assuré de son côté Patrick Ollier, le président de la Métropole du Grand Paris, qui entend financer certains de ces projets.

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