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Attentats de Toulouse et Montauban : Il y a 10 ans, Mohamed Merah semait la terreur en France

C’était en mars 2012. Une série d’attaques avait généré l’effroi à Toulouse et Montauban, mettant toute la France en alerte. En seulement quelques jours, plusieurs militaires étaient abattus, avant que trois enfants et un professeur d’une école juive ne connaissent le même sort. Le criminel fera rapidement la une de toute la presse : Mohamed Merah, un délinquant qui a basculé dans le fondamentalisme islamiste.

Le 11 mars, un militaire du 1er Régiment du train parachutiste, Imad Ziaten est le premier à être tué. La victime avait posté une annonce sur le site Le Bon Coin afin de vendre sa moto. Lors du rendez-vous avec Mohamed Merah, il sera abattu d’une balle dans la tête.

Le 15 mars, trois autres militaires du 17e Régiment du génie parachutistes de Montauban (Tarn-et-Garonne) se font tirer dessus par le terroriste, alors qu’ils retiraient de l’argent. Deux seront tués, tandis que l’un restera tétraplégique.

Il faudra plusieurs jours aux enquêteurs pour établir un lien entre ces attaques et le jeune islamiste radicalisé en prison, passé sous les radars de l’antiterrorisme.

Tuerie à l'école juive Ozar Hatorah

Alors que les experts et enquêteurs tentent de tirer des conclusions, l’affaire va prendre une tout autre tournure le 19 mars à 8 h du matin.

A bout portant, Mohamed Merah assassine deux enfants, Myriam Monsonego, 7 ans et Gabriel Sandler, 3 ans, dans la cour de récréation de l’école Ozar Hatorah. Quelques secondes plus tôt, Arié Sandler, 6 ans, et son père Jonathan Sandler succombent aux balles du tueur casqué.

A ce moment-là, les soupçons se portent sur Abdelkader Merah, le frère aîné de Mohamed, qui vit à Auterive près de Toulouse (Haute-Garonne). Surnommé «Ben Laden» dans le quartier des Izards où les deux frères ont grandi, Abdelkader est connu de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour son appartenance à la mouvance salafiste.

Dans la nuit du 20 au 21 mars, les policiers lancent deux opérations quasi simultanées. Si Abdelkader est interpellé, le RAID se heurte à une résistance inattendue chez Mohamed. Retranché dans son appartement d'un quartier résidentiel de l'est de la ville, il ouvre le feu à travers la porte, les contraignant à se replier.

Un siège de 30 heures 

Des négociateurs de la police entre en pourparlers avec le jeune délinquant, qui revendique les trois attentats au nom d'al-Qaida. Le siège durera trente heures, jusqu'à l'assaut au cours duquel il est abattu.

Présenté comme son «mentor», Abdelkader sera condamné à trente ans de prison pour «complicité d'assassinats», la justice estimant qu'il a «sciemment apporté aide ou assistance dans la préparation des crimes commis par Mohammed Merah».

Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad, le premier soldat tué, regrettera que le jihadiste n'ait pas été capturé vivant et jugé. 

Ce dernière a depuis fondé l'association éponyme «Imad» pour la jeunesse et ma paix, portant un message de lutte contre le fanatisme.

Elle se dit régulièrement «inquiète» car «la jeunesse est fracturée, souffre énormément. Je rencontre beaucoup de jeunes qui n'ont plus d'espoir. Il y a toujours de la haine, on n'est pas à l'abri».

Le 20 mars, une cérémonie commémorative est prévue à Toulouse en présence de proches des victimes, de politiques et de responsables religieux.

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