En direct
A suivre

Familles de migrants installées dans le tunnel du 19e : une opération de mise à l'abri organisée ce matin

Le tunnel est situé entre le 19e arrondissement et le Pré-Saint-Gervais (93). Le tunnel est situé entre le 19e arrondissement et le Pré-Saint-Gervais (93). [© Capture d'écran/ Street View]

Installées dans le tunnel Sigmund Freud (19e), surnommé depuis le «tunnel de la honte», des familles de migrants ont trouvé là un refuge à leur arrivée à Paris. Depuis près de quinze jours, associations et riverains tentaient d'alerter les autorités publiques sur leur situation. Vers 8H ce matin, les migrants ont pu être évacués.

Une réunion de crise avait été organisée à la mairie de Paris ce jeudi 9 décembre pour demander leur mise à l'abri.

Dans un message posté ce vendredi matin sur Twitter, Ian Brossat adjoint à la mairie de Paris en charge du logement a annoncé que «ces personnes vivant dans des conditions abominables allaient enfin être hébergées».

Peu après 9h, il a indiqué sur le réseau social que l'opération de mise à l'abri était terminée. «Les personnes qui dormaient là dans des conditions atroces sont en route pour des lieux d'hébergement», a-t-il ajouté. 

Dans une vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, l'association Utopia 56 avait alerté sur la situation de ces migrants, dont plus d'une centaine étaient contraints de dormir dans ce tunnel situé sous le périphérique entre le 19e arrondissement de Paris et le Pré-Saint-Gervais (93). Sur celle-ci, on voyait plusieurs dizaines de tentes installées côte-à-côte dans un couloir qualifié de «froid» et «humide».

«Nous comptons environ 150 personnes qui y dorment chaque soir, dans des conditions insupportables», décrivait l'association, ajoutant que «la température ressentie la nuit est de zéro degré, voire moins la plupart du temps». «N'ayant plus de place sous le tunnel, de nombreuses personnes sont contraintes de dormir sous la pluie», ajoutait-elle, craignant qu'un «drame se produise», alors que certaines personnes ont déjà souffert d'hypothermie.

Interrogé à ce sujet, le coordinateur de l'antenne parisienne de l'association Utopia 56, Pierre Mathurin, avait déjà expliqué que «des solutions d'hébergements citoyens étaient proposées tous les soirs aux familles et aux mineurs isolés», sans que cela suffise «pour tout le monde». «On est contraint d'installer des campements tous les soirs», regrettait-il, exigeant qu'une mise à l'abri de ces personnes soit réalisée «au moins pour la durée de l'hiver».

des migrants accueillis dans un gymnase du 10e

«Il faut pousser les mairies à trouver des solutions d'hébergement d'urgence», avait-il ajouté. Un appel entendu par la municipalité parisienne, qui a ouvert les portes d'un gymnase situé dans le 10e arrondissement de Paris, le 29 novembre dernier, justement pour accueillir des familles avec enfants, dont celles du tunnel Sigmund Freud.

«Nous avons bon espoir de vider ce tunnel et que toutes les familles identifiées puissent sortir de la rue», avait déjà fait savoir mercredi la maire du 10e, Alexandra Cordebard, expliquant que 70 personnes ont pu être hébergées dans le gymnase dès le premier jour. Depuis, tous les jours, des familles sortent de ce gymnase pour être orientées vers de l'hébergement d'urgence, tandis que de nouvelles familles y entrent, abonde la maire, qui souhaite tirer la sonnette d'alarme à ce sujet.

Selon elle, le levier d'urgence qui consiste «dès qu'on trouve des enfants à la rue, à les mettre à l'abri le jour-même» ne suffit pas, si des solutions pérennes ne sont pas trouvées par la suite. «Il faudrait répartir les familles dans toute la région et même au-delà [...] aujourd'hui, il n'y a aucune sortie vers le haut, ces personnes sont ballotées de droite à gauche dans des lieux d'hébergement d'urgence. C'est infernal, alors qu'on pourrait faire autrement», tempête-t-elle.

Des migrants agressés dans un campement du 12e

La mise à l'abri était attendue dans un contexte où les tensions règnent autour de ces campements de migrants, qui n'ont quant à eux d'autre choix que de vivre dans la rue. Ce mercredi matin encore, un homme – dont on ignore l'identité – a agressé deux migrants à l'arme blanche et dégradé six tentes d'un campement de fortune du parc de Bercy (12e) où des dizaines de personnes exilées s'étaient installées.

Les deux victimes, dont l'une se trouvait dans un état critique, avaient été conduites à l'hôpital. Blessé lui aussi alors que les migrants tentaient de le désarmer, leur agresseur a pu être interpellé et également conduit à l'hôpital. Une enquête – confiée à la police judiciaire parisienne (2e DPJ) – avait été ouverte pour tentative d'homicide volontaire.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités