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Procès du 13-Novembre : Bernard Cazeneuve défend son action et celle des forces de l’ordre

Bernard Cazeneuve a été entendu ce mercredi par la cour d'assises spéciale de Paris. Bernard Cazeneuve a été entendu ce mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris.[PHILIPPE LOPEZ / AFP]

Bernard Cazeneuve a témoigné devant la cour d’assises spéciale de Paris ce mercredi. L'ancien ministre de l'Intérieur a réaffirmé qu'il n'avait eu en sa possession aucune information indiquant que des attaques allaient se produire le 13 novembre 2015, et a défendu les interventions des forces de l'ordre.

«Ce procès est un moment extrêmement important pour notre nation» a déclaré Bernard Cazeneuve lorsqu’il est arrivé à la barre, ayant été cité comme témoin par la partie civile. «Quand un attentat intervient, c'est un échec, un échec vécu de façon douloureuse par ceux qui se sont mobilisés (…) le rôle des autorités est de tirer tous les enseignements de cet échec pour améliorer nos actions en matière de lutte contre le terrorisme» a-t-il poursuivi.

Comme l’ancien président François Hollande la semaine dernière, Bernard Cazeneuve est revenu en détails sur sa soirée du 13 novembre 2015, ainsi que sur les actions de l’État en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, avant et après les attentats.

Il a réaffirmé au palais de justice n’avoir reçu, à l’époque, aucune information qui aurait pu indiquer qu’une attaque allait se produire : «Je le dis solennellement, je n’ai jamais été destinataire d’une note émanant des services sous ma responsabilité m’informant d’une menace visant le Bataclan.»

Critiques sur l'assaut du Bataclan 

Bernard Cazeneuve est aussi revenu sur la gestion de l’assaut dans la salle de spectacle, et notamment sur les critiques qui ont pu émaner des avocats des parties civiles concernant la lenteur de l'intervention alors que des agents de la BAC et des militaires de l’opération Sentinelle étaient les premiers sur place, quelques minutes après le début de l'attentat.

«Six ans après, ma conviction demeure : on ne peut pas faire intervenir des forces de police qui ne sont pas préparées et formées à cela, c’est la raison pour laquelle seuls la BRI et le Raid pouvaient intervenir pour sauver des otages», a-t-il expliqué.

Il a par ailleurs rappelé que la BRI est arrivée vingt-cinq minutes après le début de l'attaque du Bataclan, respectant ainsi les délais prévus pour ce type d'opérations. «J'ai été très blessé, pas à titre personnel mais pour eux, (...) quand j'ai vu la manière dont ils étaient mis en cause», a lâché l'ex-Premier ministre, évoquant les critiques qui ont été formulées à l'encontre des forces de l'ordre. 

Concernant la polémique sur la fuite de Salah Abdeslam, qui a été contrôlé par des gendarmes français le samedi 14 novembre sur la route vers la frontière belge mais pas interpellé, Bernard Cazeneuve a tout de même affirmé qu’il s’agissait-là d’un des «angles morts» de la coopération judiciaire européenne. «Le cadre légal en vigueur à l'époque n'a pas permis son interpellation (...) Le dispositif de contrôle aux frontières extérieures de l'Union européenne était insuffisant» a-t-il admis. 

Lorsqu’une assesseure a lui a demandé s’il avait des regrets, compte tenu de ses connaissances sur l'état de la menace terroriste en France à l'époque, l’ancien ministre de l’Intérieur a reconnu : «Aurions-nous pu faire autrement ? Il ne s'est pas écoulé un jour sans que je ne me sois posé la question de savoir s'il y avait quelque chose que j'aurais pu faire et que je n'ai pas fait. Cette question me hante en permanence». 

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