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Paris : polémique autour de l’abattage d'arbres dans le cadre du prolongement de la ligne 1

Deux hectares du bois de Vincennes sont concernés. Deux hectares du bois de Vincennes sont concernés. [© CHRISTOPHE SIMON / AFP]

Alors que deux hectares du bois de Vincennes (12e) sont menacés par les travaux prévus dans le cadre du prolongement de la ligne 1 du métro, les riverains, soutenus par un certain nombre d'élus, ont décidé de se mobiliser pour sauver les arbres qui s'y trouvent. Une pétition lancée sur Change.org a déjà récolté plus de 53.000 signatures.

«Le tracé retenu et les modalités de construction menacent de mutiler irrémédiablement le bois de Vincennes», peut-on lire sur la pétition «Touche pas à mon bois» mise en ligne sur Change.org, qui nous apprend que «les promoteurs du projet ont décidé de creuser le puit de sortie du tunnelier et une large partie du tunnel à ciel ouvert, dans le bois de Vincennes» sur une «emprise [...] estimée à 20.000 m2».

«il y a Urgence à conserver ces 2 hectares»

Une superficie confirmée par David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de la transformation de l'espace public et des mobilités, qui juge «inacceptable la destruction d'une partie du bois et l'abattage d'un nombre considérable d'arbres». «Nous avons aujourd’hui une urgence à conserver ces 2 hectares, un besoin de nature, de bois, d’espaces verts pour répondre à l’accélération du dérèglement climatique, des canicules et autres pics de chaleur», explique-t-il.

A ce sujet, l'élu écologiste a d'ailleurs signé une tribune cette semaine – co-signée par 39 autres élus parisiens et franciliens dont la maire du 12e arrondissement concerné – appelant «à l'exemplarité» et à la «préservation du bois de Vincennes». Car si ces élus soutiennent «la question du prolongement de la ligne 1», et par là, le «développement et le renforcement des transports en commun» de manière générale, ils demandent néanmoins «de revoir le projet dans ces modalités techniques».

Dans cette optique, ces 40 élus «demandent à Ile-de-France Mobilités d’étudier d’autres alternatives d’excavation pour répondre au défi du prolongement d’une ligne de métro essentielle, sans impacter notre bois, notre environnement et sa biodiversité». «C’est la position que nous porterons lors de l’enquête publique qui doit se tenir le plus rapidement possible», écrivent-ils encore.

Pour rappel, la ligne 1 – qui relie aujourd'hui La Défense au Château de Vincennes – doit être prolongée à l’est, de l’actuel terminus du Château de Vincennes vers le Val-de-Marne (94) et la Seine-Saint-Denis (93). Ce prolongement desservira trois nouvelles stations : Les Rigollots à Fontenay-sous-Bois (94), Grands Pêchers à Montreuil (93) et celle qui sera le nouveau terminus, Val de Fontenay à Fontenay-sous-Bois (94).

Seulement 0,8 hectare de surfaces boisées selon IDFM

«Un projet soutenu par a priori tout le monde», communique-t-on chez Ile-de-France Mobilités, trouvant «un peu exagéré» les propos tenus par les riverains et élus au sujet de ce chantier qui n'a même pas commencé. L'autorité organisatrice des transports en commun en Ile-de-France, dirigée par la présidente de région Valérie Pécresse, veut rétablir la vérité : le projet concerne «1,4 hectare situé sur la zone du bois de Vincennes, dont la surface boisée n'excède pas 0,8 hectare»

Et d'assurer que, selon les experts, il s'agit d'«environ 500 arbres, dont aucun n'a été répertorié comme "remarquable"». Sur l'aspect technique aussi, IDFM ne peut que balayer la demande des élus «de revoir le projet dans ces modalités techniques», puisqu'il est «impossible techniquement de faire autrement que d'ouvrir une partie du Bois de Vincennes».

Comme le rappelle IDFM, «la station Château de Vincennes date de 1934. Le métro a été pensé là il y a 100 ans, ce n'est pas comme ça que c'était prévu. Et aujourd'hui, une partie des voies se trouvent sous le bitume et sous la pelouse du Bois de Vincennes». Et à la fin des travaux qui doivent durer 4 ans, l'institution assure que seulement «200 m2» de ce bois seront requalifiés pour accueillir «un poste de redressement électrique ainsi qu’une bouche d’évacuation».

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