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17 octobre 1961 : Emmanuel Macron dénonce des «crimes inexcusables pour la République»

Lors d'une cérémonie officielle pour les 60 ans du massacre des Algériens commis lors du 17 octobre 1961, Emmanuel Macron a dénoncé ce samedi des «crimes inexcusables pour la République».

Le président de la république a reconnu les faits qualifiant de «crimes», les actes commis sous l'autorité de Maurice Papon (1910-2007) alors préfet de police de Paris. Ces propos étaient tenus dans un communiqué de l'Elysée publié après que le chef de l'Etat a participé à une cérémonie sur les berges de la Seine, près du pont de Bezons, emprunté il y a 60 ans par les manifestants algériens qui arrivaient du bidonville voisin de Nanterre à l'appel de la branche du FLN installée en France.

Cet hommage aux victimes du 17 octobre 1961 est une première pour un président français. Selon les historiens, le nombre de morts de ce massacre -longtemps occulté par l'Etat- est estimé à plusieurs dizaines, tandis que le bilan officiel n'en dénombrait que trois.

A la rencontre des proches des victimes

Sur place, Emmanuel Macron a observé une minute de silence et déposé une gerbe sur les berges de la Seine. Il a également discuté avec des proches des victimes, dont certains étaient en larmes. Par ces gestes et en reconnaissant les «crimes» perpétrés sur les lieux par les autorités française, le président en exercice est allé plus loin que la «sanglante répression» admise par François Hollande en 2012.

«La France regarde toute son Histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies. Elle le doit d'abord et avant tout à elle-même, à toutes celles et ceux que la guerre d'Algérie et son cortège de crimes commis de tous côtés ont meurtris dans leur chair et dans leur âme», précise l'Elysée qui ajoute que le chef de l'Etat «rend hommage à la mémoire de toutes les victimes» d'une «tragédie longtemps tue, déniée ou occultée».

Le 17 octobre 1961 en pleine Guerre d'Algérie, une manifestation avait été organisée à Paris pour protester contre l'interdiction faite aux Algériens de sortir de chez eux après 20h30. Près de 12.000 Algériens furent arrêtés et transférés dans des centres de tri au stade de Coubertin, au Palais des sports et dans d’autres lieux. Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine. «De nombreuses familles n’ont jamais retrouvé la dépouille de leurs proches, disparus cette nuit-là», a rappelé samedi la présidence française.

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