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Bordeaux : la dégradation de la statue d'une esclave n'était en réalité pas un acte raciste

La statue avait été retrouvée recouverte de peinture blanche. [Capture Facebook/Karfa Sira Diallo/Mémoires&Partages]

Après avoir dénoncé un acte raciste, la mairie de Bordeaux (Gironde) a finalement retiré sa plainte. La dégradation de la statue de Modeste Testas, une esclave africaine du XVIIIe siècle, a en réalité été réalisée par un étudiant en art qui cherchait à en faire un moulage.

Ce dernier a agi «sans aucune autorisation», a précisé la municipalité écologiste dans un communiqué relayé par France Bleu. «L’étudiant a fait savoir qu’aucune motivation raciste n’avait dicté cette action». La mairie a donc stoppé la procédure qu’elle avait lancée au moment où le vandalisme a été découvert, lundi 13 septembre.

La ville a cependant tenu à condamner le geste : «on ne saurait accepter et cautionner cette initiative isolée et pour le moins malheureuse qui a heurté nombre d'observateurs attachés à la mémoire que représente cette statue». De nombreuses voix s’étaient en effet insurgée face à l’image de l’œuvre recouverte de peinture blanche.

La plainte d'une association pas retirée

Modeste Testas avait été achetée comme esclave par deux commerçants bordelais durant le XVIIIe siècle. Après un passage à Saint-Domingue, elle avait été affranchie et avait reçu des parcelles de terre en Haïti, où elle a passé la fin de sa vie. Sa statue bordelaise avait été installée et inaugurée en 2019 à l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition.

Reste que si la raison de sa dégradation est désormais connue, l’association Mémoires et partages, qui défend la mémoire de l’esclavage, n’a cependant pas souhaité retirer sa plainte. «Nous ne la retirons pas parce que nous sommes là en présence d’un délit, malgré le caractère 'artistique' avancé par l’auteur mais aussi parce qu’il est important de comprendre les motivations de l’acte (…) Nous condamnons cet acte délibérément irrespectueux de la dimension politique et symbolique de l’œuvre, une légèreté inadmissible et dont il est nécessaire de faire la lumière», a-t-elle expliqué dans un communiqué.

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