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Procès «Haurus» : cinq ans de prison ferme pour l’ancien agent de la DGSI

Le condamné affirme n'avoir jamais utilisé d'informations issues de la base de données de la DGSI.[GERARD JULIEN / AFP]

L'ancien agent de la DGSI, baptisé «Haurus», qui était jugé pour avoir vendu sur le darknet des informations tirées de fichiers de police protégés, a été condamné jeudi à sept ans de prison dont deux avec sursis par le tribunal correctionnel de Nanterre.

L’homme de 35 ans, également ancien brigadier de police, était poursuivi pour une dizaine de chefs d'inculpation. Il avait reconnu la majorité des faits, déclarant avoir agi par appât du gain, et a été déclaré coupable pour chacun d’entre eux. Il est sortie de la salle d’audience avec les menottes. Sa peine n'est pas aménageable, «afin de prévenir» de nouveaux faits. Il a également l'interdiction définitive d'exercer dans la fonction publique.

Lors de l'audience le mois dernier, Haurus avait déclaré avoir commencé ses activités illicites sur le darknet pour «mettre du beurre dans les épinards». Il était endetté. Alors, il a vendu, contre une rémunération en bitcoins, des données confidentielles extraites de fichiers de police auxquels il avait accès : identités de certaines personnes, adresses, géolocalisations téléphonique. Selon l'accusation, il aurait effectué 382 recherches illégitimes, qu’il facturait entre 100 et 300 euros.

Il fabriquait aussi lui-même des faux documents administratifs et des faux chèques, ou aidait ses clients à le faire.

«Je ne suis pas pourri à ce point-là»

A la barre, il avait expliqué ne plus être ce «voyou (qui a) sombré par facilité». «Je ne suis pas pourri à ce point-là. J'ai conscience du mal que j'ai fait, ça ne se reproduira plus jamais», avait-il indiqué au tribunal. Il avait décrit une forme «d'addiction» qui lui avait fait «perdre pied avec la réalité». 

Il avait également rappelé qu'il n'avait pas vendu d'informations tirées de la base de renseignement de la DGSI, nommée «Cristina», et qu'il avait simplement utilisé des fichiers auxquels tous les policiers ont accès.

Son compagnon, qui était accusé d'être son complice, a lui été condamné à trois ans dont deux avec sursis, mais relaxé du chef de complicité.

Un de ses clients, jugé également et connu dans le milieu du banditisme marseillais, a été condamné à trois ans de prison avec mandat de dépôt, «compte tenu des antécédents judiciaires». Il avait demandé à Haurus de lui donner des informations permettant de localiser plusieurs personnes, dont certaines ont été retrouvées mortes. Ce volet de l'affaire, toujours en cours d'instruction à Marseille, vaut d’ailleurs à Haurus une autre mise en examen pour corruption passive et association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en bande organisée.

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