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Meurtre d’Elodie Kulik : Willy Bardon condamné en appel à 30 ans de réclusion

Willy Bardon, le 14 juin dernier, devant la cour d'assises d’appel du Nord. [DENIS CHARLET / AFP]

Pour «viol en réunion, enlèvement et séquestration» suivis de la mort d'Elodie Kulik, en 2002, Willy Bardon a été condamné ce jeudi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'appel du Nord.

En première instance, en 2019 devant les assises de la Somme, il avait déjà écopé de la même peine pour ces infractions. Il avait alors tenté de se suicider dès l'énoncé du verdict en ingurgitant un pesticide.

Il comparaîssait depuis le 14 juin devant la cour d'assises d’appel du Nord, clamant toujours son innocence.

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2002, à Tertry (Somme), Elodie Kulik, 24 ans, «a été extraite très violemment» de sa voiture accidentée en bordure d'une départementale, puis «emmenée» à six kilomètres, pour y être «violée, tuée et brûlée», a relaté l'avocate générale, Pascale Girardon.

Cette nuit-là, la jeune femme roule à 60 km/h, «freine sans raison apparente, glisse, fait un tonneau», et appelle les secours, laissant aux enquêteurs un enregistrement de 26 secondes, «crucial», a-t-elle rappelé.

«ça ressemble à ma voix, mais je n'étais pas là !»

On y perçoit «une discussion entre deux hommes», a décrit la substitute générale Annelise Cau, et «le corps martyrisé d'Elodie a désigné» l'un d'eux : Grégory Wiart, dont le sperme retrouvé sur la victime a été identifié en 2012 grâce à une nouvelle technique d'analyse ADN. Mais décédé en 2003, il n'a jamais été interrogé, et l'enquête s'est tournée vers ses proches.

«Ce qui distingue Willy Bardon» d'autres suspects envisagés, «c'est sa proximité avec Grégory Wiart», qui partageait sa passion du 4x4, des soirées alcoolisées, des femmes, a dit Pascale Girardon. Mais c'est surtout «la reconnaissance de sa voix» dans l'enregistrement par plusieurs proches, notamment cinq personnes placées en garde à vue avec lui, en 2013.

«Willy Bardon a reconnu sa propre voix» devant juge et enquêteurs, a argué l’avocate générale, y voyant «un demi-aveu».

Willy Bardon a toujours «dit "ça ressemble à ma voix, mais je n'étais pas là!", a répondu Stéphane Daquo, un des avocats de la défense. Il a souligné la «mauvaise qualité» de la bande, et sa courte durée, soit «0,7 secondes de voix» du premier locuteur, «deux secondes» pour l'autre, insuffisant pour identifier quelqu'un formellement.

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