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Fin de la trêve hivernale : vers une explosion des expulsions ?

Selon les estimations de la Fondation Abbé Pierre, ce sont 30.000 ménages, soit 66.000 hommes, femmes et enfants, qui sont menacés de se retrouver à la rue. [MARTIN BUREAU / AFP].

Alors qu'elle avait été repoussée en raison de la crise sanitaire, la trêve hivernale, période pendant laquelle les mesures d'expulsion d'un logement sont suspendues, s'achève finalement ce mardi 1er juin. Dans le contexte actuel, les associations sont très inquiètes et redoutent une explosion des expulsions.

Déjà en février dernier, la Fondation Abbé Pierre tirait auprès de CNEWS la sonnette d'alarme. Dans son traditionnel rapport sur le mal-logement en France, elle s'inquiétait en effet des difficultés croissantes que rencontrent des milliers de personnes aujourd'hui dans le pays pour se loger.

Surtout, elle qualifiait de véritable «bombe à retardement» la crise économique inhérente à la pandémie qui empêche de plus en plus de familles de payer leurs loyers.

A l'appui de cette crainte, la Fondation avait lancé plusieurs enquêtes de terrain qui toutes avaient fait remonter en matière de mal-logement des signaux faibles pouvant annoncer un véritable tremblement de terre dans les semaines à venir.

Un sondage, notamment, avait établi qu'en 2020, 14 % des Français avaient déjà rencontré des difficultés liées au logement, comme payer son loyer. Une part qui pouvait même aller jusqu'à 20 % chez les moins de 25 ans.

Habituellement, les expulsions locatives sont suspendues chaque année entre le 1er novembre et le 31 mars. Dans le contexte actuel, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, avait prolongé cette trêve de deux mois.

Plus de 60.000 hommes, femmes et enfants menacés

Mais cela reste toujours insuffisant pour les associations tant la situation économique qui vient est critique. Selon les estimations de la Fondation Abbé Pierre, ce sont ainsi 30.000 ménages, soit 66.000 hommes, femmes et enfants, qui sont aujourd'hui menacés de se retrouver à la rue.

Face à cette situation, la Fondation a même mis en place une plate-forme téléphonique (0810.001.505) pour recevoir des appels à l'aide, chaque fois plus nombreux, mais peine à juguler le flux.

Dimanche, un millier d'associatifs, personnes mal logées et exilés sans-abri ont manifesté à Paris pour réclamer plusieurs mesures à commencer par l'arrêt des expulsions locatives.

De son côté, le gouvernement, toujours par la voix d'Emmanuelle Wargon, a promis de faire du cas par cas autant que possible «en proposant un relogement ou un hébergement à chaque personne concernée».

Mais le gouvernement continue, dans le même temps, d'exclure toute année blanche ou moratoire, comme le réclament pourtant les associations.

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