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Nord : autorisé par la préfecture, un élevage intensif de poulets fait polémique

Tel qu'il a été imaginé, ce projet d'élevage est autorisé à produire plus de 800.000 poulets de chair par an.[Sander Koning / ANP / AFP]

Deux bâtiments, 2.800 m2, 117.600 poulets. Soit 21 animaux par m2. Voilà les grandes lignes du projet d'élevage intensif qui doit s'installer à Steenwerck, dans le hameau de la Croix-du-Bac (Nord). Contestée localement, l'installation a été autorisée par la préfecture du Nord, jeudi 25 mars.

Pour les exploitants, la société Warembourg, il s'agit en réalité de prolonger et agrandir «une activité antérieure interrompue par un incendie» en 2018. Les conseils municipaux de Steenwerck et de Sailly-sur-la-Lys, se sont tous deux prononcés en défaveur de ce projet. De même que la commissaire chargée de l'enquête publique diligentée à ce sujet.

Mais la préfecture a choisi de s'appuyer sur un autre avis, cette fois-ci favorable, celui du Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Le 16 février 2021, l'instance a jugé que cet élevage de poulets était «conforme à la réglementation en vigueur».

Si Joël Devos, maire de Steenwerck, ne nie pas que le projet «répond effectivement aux normes actuelles», il souligne néanmoins que de nouvelles lois sont, en ce moment même, «en discussion à l'Assemblée nationale, notamment sur le bien-être animal».

Sa déception rejoint la colère de l'association locale Flaner, qui dénonce «une décision scandaleuse» de la part de la préfecture. Ses membres soulignent notamment la vulnérabilité de la commune de Steenwreck aux nitrates, alors même qu'un tel élevage produit, selon des estimations, 1.137 tonnes de fumier de volailles chaque année.

Qualité de vie amoindrie et nuisances environnementales

Pour Flaner, l'autorisation d'installation de cette exploitation fait fi «de la destruction de la qualité de vie des riverains (odeurs insupportables, prolifération de mouches, bruit incessant), de la santé publique (pollution aux particules fines, risques de zoonoses, antibiorésistance), des nuisances environnementales (gaz à effet de serre, déclin de la biodiversité, artificialisation des sols) et de la souffrance des animaux».

Assurant prendre en compte «les remarques du public», la préfecture du Nord indique avoir prescrit des «mesures complémentaires» dans l'arrêté d'autorisation environnementale. Cela concerne notamment une étude de bruit, l'encadrement de l'épandage des effluents d'élevage mais aussi la promesse d'une «inspection dans les mois suivants la mise en service de cette installation».

Des dispositions insuffisantes pour Flaner qui a annoncé, vendredi 26 mars, son intention de saisir la justice pour contester la décision de la préfecture. Notamment soutenue par les militants de L214, l'association a lancé une collecte de fonds afin de «financer les conseils et le suivi juridique nécessaires à la contestation de la décision prise par les services de l'Etat».

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