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Vaccination : les vétérinaires mis à contribution ?

Dans un courrier adressé au ministre de la Santé Olivier Véran et rendu public ce mardi 9 mars, le député (LREM) Loïc Dombreval suggère à l'Etat de mettre à contribution les vétérinaires pour prêter main forte dans la campagne de vaccination en cours contre le Covid-19.

L'élu de la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes, lui-même médecin vétérinaire de formation, émet cette proposition «si nous devions être confrontés à un manque de professionnels», écrit-il.

A ce jour, près de 3,9 millions de personnes ont déjà reçu une première dose de vaccin anti-Covid et l'Etat veut tout faire pour accélérer la cadence, ravivant les craintes quant à un manque de médecins disponibles.

Lors de sa désormais traditionnelle conférence de presse, le Premier ministre, Jean Castex, avait la semaine dernière fixé à 10 millions le nombre de premières injections souhaitées à la mi-avril et à 20 millions pour le mois suivant.

«Il semble que nous allons voir une arrivée massive de vaccins et il faudra mobiliser un maximum de professionnels», insiste dans ce contexte Loïc Dombreval.

Des professionnels à ce jour non habilités

L'an passé, «en mars 2020, les vétérinaires, professionnels de la santé animale, ont été 4.637 à se porter volontaires auprès des Agences régionales de santé (ARS) pour faire partie de la réserve sanitaire», rappelle encore le député. Mais à l'époque, les agences régionales de santé n'avaient toutefois jamais donné suite.

Et pour cause : dans les textes, «les vétérinaires sont des professionnels de service et non de santé, ils ne sont donc pas habilités», explique Jean-Luc Angot, président de l'Académie vétérinaire de France, cité par Le Parisien.

Reste qu'au regard de situation, «on pourrait rapidement changer les textes, comme on l'a fait pour permettre les tests PCR dans nos laboratoires», ajoute aussitôt le professionnel.

Dans sa lettre, Loïc Dombreval plaide en tout cas pour faire avancer la réflexion dans cette voie dans la mesure où, dit-il, «des vétérinaires vaccinent déjà en Argentine, au Canada et dans quelques Etats des Etats-Unis».

En France, la volonté des vétérinaires à prêter main forte marque selon lui «une implication de leur engagement et du lien étroit de solidarité qui lie les professionnel des santés humaine et animale». 

«Si l'offre de service des pros de la santé animale n'était pas acceptée, ce serait un triste blocage catégoriel», juge enfin l'élu, connu pour avoir porté un texte sur la protection animale et pour avoir bataillé afin de faire entrer un autre médecin vétérinaire, le docteur Thierry Lefrançois au Conseil scientifique.

Une telle immobilisation pourrait en outre être mal perçue par les Français. Interrogés par CNEWS sur Twitter sur le fait de savoir s'il faut, ou non, laisser les vétérinaires vacciner contre le coronavirus, une majorité d'internautes ont répondu dans l'heure y être favorables à 54,9%. Un sondage qui n'a certes pas de valeur scientifique à proprement parlé, mais qui peut fournir un premier indice.  

«Avec le Covid-19, on commence tout juste à repenser les santés humaines et animales ensemble, rappelle quoi qu'il en soit Loïc Dombreval. Et pour le député, il faut s'y habituer : des pandémies venues du monde animal risquent encore de se produire. «Regardez la Russie, elle vient de déclarer des transmissions à l'homme de la grippe aviaire H5N8…», met-il en garde.

Un avertissement qui, d'ailleurs, n'est pas sans rappeler une recommandation émise par d'autres scientifiques au début de l'année. En janvier dernier, devant la propagation alarmante du coronavirus, des scientifiques américains et britanniques avaient ainsi suggéré de ne pas même limiter la vaccination aux seuls humains, mais également de l'étendre aux chats, chiens et, d'une façon générale, à tous les animaux domestiques.

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