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#metooamnesie: des témoignages sur l'amnésie traumatique sur Twitter pour dénoncer la prescription

Plusieurs témoignages de violences sexuelles ont été publiés sur Twitter, le 21 février, accompagnés du hashtag #MeTooAmnésie.[ASHRAF SHAZLY / AFP]

Plusieurs témoignages de violences sexuelles ont été publiés sur Twitter, le 21 février, accompagnés du hashtag #MeTooAmnésie. Le but : dénoncer le manque de réponse des pouvoirs publics au phénomène d'amnésie traumatique qui touche de nombreuses victimes.

Ce nouveau hashtag a été lancé notamment par Mié Kohiyama, présidente de l’association «MoiAussiAmnesie». Sur Twitter, la militante a raconté son expérience d'amnésie traumatique - période pendant laquelle une personne n'a pas conscience des abus qu'on lui a infligés. 

Pendant de très longues années suivant les abus que son cousin lui fait subir à l'âge de 5 ans, son esprit a enfoui ses souvenirs. Il lui aura fallu 32 ans pour retrouver la mémoire et prendre conscience de ce qu'il s'était passé. 

«Violée à 5 ans par un cousin de 39 ans pendant des vacances d'été», a écrit Mié Kohiyama«Ma plainte a été classée sans suite en raison de la prescription», ajoute-t-elle.

Or «entre 40 et 60% des victimes de violences sexuelles dans leur minorité subissent une amnésie traumatique», a rappelé Mié Kohiyama auprès du Huffington Post.

LE DÉLAI DE PRESCRIPTION DÉNONCÉ

En plus de sensibiliser le public sur le phénomène d'amnésie traumatique, cette vague de témoignages vise à dénoncer le délai de prescription qui s'applique aux crimes sexuels commis sur des enfants. Les messages sont d'ailleurs accompagnés du hashtag #StopPrescription.

En effet, la prescription qui s'applique sur les crimes sexuels - et notamment sur ceux commis à l'encontre de mineurs - ne laisse parfois aucune chance aux victimes d'abus atteintes d'amnésie traumatique de porter leurs affaires devant la justice et de faire condamner leur agresseur. 

Pour rappel, la «loi Schiappa» du 3 août 2018 a porté le délai de prescription des crimes sexuels sur mineurs de vingt à trente ans à partir de la majorité de la victime. 

Andréa Bescond, danseuse et metteure en scène, qui avait raconté son histoire sur les planches avant de l'adapter au cinéma dans le film «Les Chatouilles», a aussi témoigné. Elle estime avoir «eu de la chance» puisque, dans son cas, l'amnésie traumatique dont elle a été atteinte ne l'a pas empêchée de porter l'affaire en justice.

«Violée à 9 ans. Je suis sortie de l'amnésie traumatique à 17 ans. J'ai porté plainte à 23 ans», a-t-elle écrit. 

LA PRESCRIPTION GLISSANTE INSUFFISANTE

Après le séisme lié aux révélations de Camille Kouchner dans la livre «La Familia Grande», sur son beau-père Olivier Duhamel, le gouvernement a décidé d'entreprendre plusieurs réformes. Parmi elles, la définition d'un nouveau crime qui pénaliserait les pénétrations sexuelles sur un mineur de moins de 15 ans. 

Fin janvier, l'exécutif a aussi lancé une consultation sur la prescription dite «glissante» ou «réactivée». La prescription glissante est un mécanisme qui consiste à interrompre le délai de prescription d'un crime lorsqu'il est suivi par un second crime. 

Mais les personnes victimes de crimes sexuels qui ont pris part à la vague de témoignages #MeTooAmnesie demandent des actes sur la question de l'amnésie traumatique. Elles souhaitent notamment voir le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs remis en cause.

Des dizaines de témoignages sur twitter

D'autres témoignages ont été publiés sur le réseau social pour dénoncer ce délai de prescription. 

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