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Tout savoir sur Génération identitaire, le groupuscule d’extrême droite

La dissolution de Génération identitaire (GI), réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques, a été évoquée pour la première fois mardi par Gérald Darmanin. Mais que sait-on du groupuscule d’extrême droite dans le viseur de la place Beauvau ?

D’après son site, le groupe a été fondé en 2012, notamment par Damien Rieu et Julien Langella. Il invite clairement les «Blancs, hétéros» à rejoindre leur groupe qui dit avoir pour but de «dénoncer l’invasion migratoire». «Kébabs, voiles et mosquées n’ont rien à faire ici», ajoute encore GI pour qui «le prétendu vivre-ensemble vire au cauchemar».

Nombre de ses membres sont issus du Bloc identitaire, créé en 2002 et désormais inactif. Le groupuscule revendique aujourd'hui 2.800 adhérents en France. Ils sont répartis en plusieurs situés autour des métropoles lyonnaise, niçoise ou parisienne. GI possède également des antennes en Italie, en Allemagne ou en Autriche.

D'après certains politologues, la mouvance d'extrême droite constitue une passerelle politique pour rejoindre ensuite le Rassemblement national (ex-Front national). D'ailleurs, l'un des fondateurs de Génération Identitaire, Damien Rieu (Lefèvre), est désormais l'assistant parlementaire de Philippe Olivier, député européen du parti de Marine Le Pen.

éviter tout ce qui pourraient les assimiler à des fascistes

Les membres de Génération identitaire sont particulièrement vigilants sur leur apparence physique, comme le soulignait le politologue Jean-Yves Camus à Europe 1 : «Ils souhaitent éviter, dans la gestuelle, l'habillement ou le look, tout ce qui pourraient les faire assimiler à des fascistes ou à des néo-nazis. Il s'agit tout simplement d'être normal».

Ils comptent plusieurs «actions coup de poing» à leur actif. Dès 2012, ils étaient montés sur le toit d'une mosquée de la ville de Poitiers. En mars 2019, ils grimpaient sur celui de la CAF de Bobigny pour demander «de l'argent pour les Français, pas pour les étrangers». 

En 2018, quelques heures avant l'adoption par l'Assemblée nationale du projet de loi controversé «Asile et Immigration», ce groupuscule d'extrême droite anti-migrants menait une «opération de communication» au col de l'Échelle, à la frontière italienne, pour fustiger le passage des clandestins.

Entre 80 et 100 membres de Génération Identitaire avaient déployé une banderole rouge «No way, back to your homeland» («sans issue, regagnez votre pays»), avant de bloquer le passage à l'aide d'une frontière en plastique.

Autre action marquante, le 13 juin dernier. Au cours de la manifestation contre le racisme et les violences policières organisée par le collectif «Justice pour Adama», GI avait déployé une banderole contre «le racisme anti-blanc» sur le toit d'un immeuble place de la République à Paris, provoquant les huées de la foule située en bas. La banderole avait finalement été détruite, d'abord par des résidents, ensuite par un manifestant qui a escaladé la façade de l'immeuble pour se hisser sur le toit. Les membres du groupuscule avaient été évacués par les forces de l'ordre. 

Ce mardi, le ministre de l'Intérieur a annoncé avoir demandé à ses services de réunir des éléments pour dissoudre Génération identitaire. «Si les éléments sont réunis, je n'hésiterais pas à proposer la dissolution», a déclaré Gérald Darmanin, «scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire», qui ont mené la semaine dernière une opération anti-migrants entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne.

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